L’implantation d’antennes-relais, un casse-tête pour les opérateurs télécoms

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    Pétitions, manifestations, procès: les opérateurs de téléphonie mobile sont souvent confrontés à la grogne des particuliers contre l’implantation d’antennes-relais, un déploiement pourtant nécessaire pour assurer l’obligation de couverture du territoire. «Il devient difficile de concilier le souhait légitime du consommateur qui veut l’accès aux services mobiles partout avec les réticences de ceux qui ne veulent pas d’antennes près de chez eux», s’inquiète Emmanuel Forest, directeur général de Bouygues Telecom, condamné en septembre à démonter une antenne-relais dans le Rhône. Les opérateurs rappellent qu’ils sont en effet soumis à un certain nombre d’exigences quant au déploiement de leurs réseaux. Outre leur obligation de licence, ils sont parties prenantes du plan de couverture des «zones blanches» (zones sans couverture mobile), leur imposant de couvrir toutes les communes avant 2011 et de celui relatif à la couverture de tous les axes de transports prioritaires, soit 52 000 km de routes. Les trois opérateurs français (Bouygues Telecom, Orange et SFR) poursuivent également le déploiement pour éviter les saturations – une antenne est saturée au-delà d’une soixantaine de communications simultanées – et permettre le développement de l’Internet mobile. En 2007, 2 430 nouvelles antennes ont ainsi été installées. Il s’agit d’implantations réglementées sans danger pour les populations, soulignent les opérateurs. «Tous les avis sont clairs et convergents: il n’existe aucun danger à vivre près d’une antenne-relais», affirme Jean-Marie Danjou, secrétaire général de l’Association française des opérateurs mobiles (Afom). Ces expertises sont toutefois contestées par les associations, comme Priartem, qui dénoncent le manque de recul historique. «Il est étrange de constater que les gens se méfient des antennes de téléphonie alors qu’ils ne craignent pas les antennes de télévision et de radio qui pourtant émettent dans des fréquences voisines!», ajoute M. Danjou.