Lucien Léger s’inquiète des conséquences d’un documentaire diffusé sur France 3

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    Lucien Léger, libéré en 2005 après 41 ans de prison pour le meurtre d’un enfant, s’est inquiété dans un courrier adressé au président de France Télévisions Patrick de Carolis que la diffusion vendredi d’un documentaire tourné sur lui puisse entraîner sa «réintégration en prison». «Etant en liberté conditionnelle, et sous des conditions strictes de ne pas évoquer mon affaire judiciaire pendant dix années, j’ai néanmoins accepté avec des limites précises, l’offre (…) de la réalisation d’un documentaire relatif à ma seul personne», écrit M. Léger, qui vit désormais à Laon, dans un courrier en date du 31 août. «Malgré un contrat strict relatif aux interdictions exposées ci-dessus, le réalisateur, en violation du contrat (…), a pris la liberté de dépasser les conditions fixées, chose ayant pour aboutissement probable ma réintégration en prison», poursuit l’ex plus ancien détenu de France, libéré en octobre 2005 après 41 ans de prison pour le meurtre de Luc Taron, 11 ans, en 1964. M. Léger reproche au réalisateur du documentaire, «Une vie en prison», qui doit être diffusé le vendredi sur France 3, de ne pas lui avoir montré le montage définitif du film, contrairement à ce qu’il s’était engagé à faire, selon lui. «Je m’en remets seulement à vous pour me permettre d’évaluer l’ensemble de ce film en le voyant moi-même pour confirmer ou non cette simple mise en garde si besoin est», conclut le courrier adressé à M. de Carolis. Le producteur du documentaire Philippe Thuillier, a de son côté assuré que Lucien Léger avait vu «toutes les parties (du documentaire) le concernant», reconnaissant toutefois qu’il n’avait pas vu le montage dans son ensemble, pour des raisons «déontologiques». «Mais M. Léger sait très bien qu’il ne parle pas de son affaire dans le documentaire, puisqu’il a vu toutes les parties où il apparaît», a-t-il ajouté, estimant toutefois «logique» la réaction de l’ancien détenu, «vu les circonstances et son histoire». France Télévisions n’a pas souhaité faire de commentaire sur ce courrier.