Marie GUILLAUMOND, Directrice Artistique de la Fiction Française à TF1
Fréquemment leader, la fiction de TF1 défriche des territoires inexplorés. Un genre en excellente santé, en particulier sur la chaîne-mère qui a totalisé les 27 des 30 meilleures audiences de fictions en Prime Time sur 2017. C’est plus que jamais un axe de différenciation majeur pour le groupe, au cœur de leur stratégie, comme l’explique Marie GUILLAUMOND, Directrice artistique de la fiction française du Groupe TF1.
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Quelle est votre ambition sur les fictions? Être là où on ne vous attend pas ?
MARIE GUILLAUMOND
Notre line-up cette saison n’a jamais été aussi riche et diversifié. Notre ambition est de proposer une fiction d’auteur populaire. Nous sommes heureux du bilan de l’année qui vient de s’écouler en totalisant 27 des 30 meilleures audiences de fictions françaises, toutes chaînes confondues. On rencontre des succès sur nos franchises et nos nouveautés. L’événement est devenu la norme. Nous avons explosé le champ des possibles et notre offre n’a jamais été aussi large. J’ai le sentiment que nous avons été le moteur du renouvellement de la fiction et nous continuons à l’être. On défend notre position de leader. Pour cela, nous défrichons, explorons de nouveaux territoires, de nouveaux genres en cultivant notre particularité, à savoir l’événement. Nous sommes aujourd’hui une opportunité artistique incontournable pour les talents. De Jacques Weber à Carole Bouquet en passant par Emmanuelle Seigner et Melvil Poupaud.
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Quelle limite vous donnez-vous quant aux sujets abordés ?
MARIE GUILLAUMOND
Aucune ! Tous les sujets peuvent être abordés, l’important est de savoir ensuite prendre le public par la main. Nous sommes présents sur tous les territoires et tous les genres : du thriller très efficace avec «Les Innocents» (6X52’ – Terence Films), au polar avec «Le tueur du lac» (8X52’ – Elephant Story), sans oublier la comédie contemporaine avec «Les Chamois» (2X52’ – Big Band Story). La mini-série «Les Bracelets Rouges» (6X52’ – VEMA Production) nous permet aussi de toucher la comédie dramatique, un genre que l’on n’avait pas réussi à imposer jusque-là.
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Comment équilibrez-vous les commandes entre séries, mini-séries et unitaires événementiels ?
MARIE GUILLAUMOND
Nous sommes très exigeants. On reçoit 700 projets par an. Quand on a un coup de cœur, on part en développement. On ne s’interdit rien. Ce qui nous permet de prendre ces risques, c’est la très bonne santé de nos franchises. Je pense à «La Famille Formidable» (6X52’ – Panama Productions), «Joséphine Ange Gardien» (8X52’ – DEMD Productions) qui va fêter ses 20 ans, «Alice Nevers» (10X52’ – Ego Productions), «Camping Paradis» (12X52’ – JLA Productions) qui accueille Ariane Brodier, «Section de Recherches» (14X52’ – Auteurs Associés), «Clem» (10X52’ – Merlin Productions) ou «Profilage» (10X52’ – Beaubourg Audiovisuel). C’est la solidité de ces franchises qui nous permet de prendre des risques. Par ailleurs, nous avons mené une politique de pilotes qui porte ses fruits. En cette rentrée 2017, nous avons de nouveaux visages qui deviennent des héros récurrents de TF1. C’est le cas de «Sam» (6X52’ – Authentic Prod), «Munch» (8X52’ – JLA Productions/Exilène), «Louis(e)» (6X52’ – Cinétévé), «Contact» (6X52’ – Carma Films), «La vengeance aux yeux clairs» (6X52’ – JLA Productions). Nous réussissons à faire évoluer nos franchises historiques en leur apportant, saison après saison, des éléments nouveaux. Nous préparons par exemple les cross-overs de «Joséphine Ange Gardien» et «Camping Paradis».
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Poursuivez-vous les adaptations de formats ?
MARIE GUILLAUMOND
Oui, nous en avons un certain nombre en projets. L’adaptation d’un format, c’est avant tout un travail de création originale. L’idée est d’incarner une histoire grâce à des personnages au travers desquels nous allons pouvoir nous projeter, avec une identité française forte. Pour autant, nous ne sommes pas dans une politique d’adaptation à tout prix.
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Concernant les programmes courts, quelles sont les marques en production?
MARIE GUILLAUMOND
Nous sommes heureux d’avoir élargi notre offre de programmes courts avec Norman et Cyprien dans «Presque adultes» cet été. Après avoir testé le feuilleton «Mission Evelyne», nous sommes en train de travailler avec Bangumi sur une nouvelle série destinée à HD1 pour cet automne. Sur TF1, «Nos Chers Voisins» (Ango Productions) fait de très bons scores. Nous avons un stock conséquent de sketchs. Nous avons donc décidé d’arrêter la production de nouveaux épisodes pour nous concentrer sur des propositions en Prime Time. Nous travaillons à l’écriture d’un 2X52’ qui nous permettra de faire sortir les personnages dans un cadre extérieur.
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Quid de «Demain nous appartient» ?
MARIE GUILLAUMOND
La série a été le succès de l’été. Le feuilleton s’est installé très vite. Aujourd’hui, nous sommes satisfaits du maintien de l’audience. Au cœur de notre stratégie multi-écrans, nous battons des records d’audience consolidée.
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D’autres projets en cours ?
MARIE GUILLAUMOND
Le projet créé l’opportunité. Notre ambition est de donner envie aux créateurs de nous proposer des choses différentes de ce que l’on a fait jusque-là. Dans notre ligne éditoriale, nous avons une politique d’ouverture et d’événements. On veut distraire le public. A cet égard, notre offre est constituée de thrillers sombres, de polars durs, de comédie dramatique et autres. Après «L’Emprise», «Après moi le bonheur», nous aurons cette année «Quand je serai grande je te tuerai» (VEMA Production/ITV Studios France). Il y a aussi le remarquable «Mention Particulière» (Caminando Productions/EndemolShine Fiction) qui raconte l’histoire d’une jeune fille trisomique qui passe le bac. Dans cette lignée, nous avons d’autres projets en développement. Autre domaine exploré, la comédie romantique. Nous avons tourné «Coup de foudre à Noël» (Big Band Story) et bientôt «Coup de foudre à Bora-Bora» avec Laëtitia Millot. Nous avons aussi été très séduits par des propositions de sagas historiques. Nous sommes en écriture de deux projets de grandes histoires romanesques originales dans la veine de «Downtown Abbey», sur fond d’histoire fin 19ème, début 20ème, avec des personnages féminins très forts et très identifiants.