Toute la journée d’hier, France TV organisait un colloque «En avant toutes ! Acte 2» à destination des femmes et de leur place au sein du service public. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Marie-Anne BERNARD, Directrice de la Responsabilité Sociale de France Télévisions.
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France Télévisions tente-t-il de rétablir une certaine forme d’égalité de traitement entre femmes et hommes au sein des programmes ?
Marie-Anne BERNARD
C’est tout l’intérêt de la démarche de fond que nous entreprenons depuis plus d’un an et demi au sein des programmes de France Télévisions. Il s’agit d’un vrai projet global porté par Rémy Pflimlin. La lutte contre les stéréotypes est une démarche majeure à France Télévisions, en particulier dans les fictions. Il est donc essentiel de considérer cette question des stéréotypes, dès l’origine du processus de création d’une série par exemple. Par ailleurs, sur la question de la présence des femmes expertes dans les JT et les magazines d’actualité, nous nous étions donnés comme objectif d’atteindre fin 2014 une présence d’au minimum 30% de femmes. Il s’avère qu’entre septembre 2013 et février 2014, «C dans l’air» a accueilli en moyenne 30,5% de femmes expertes (contre 9% en 2011). De son côté, «Ce soir ou jamais» reçoit 30% de femmes expertes. Et concernant les JT de France 2 et France 3 en 2013, la moyenne des femmes expertes était de 26%, en progression de 8 points par rapport à l’année précédente.
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Quels sont les premiers enseignements de l’étude réalisée par The Wit pour France Télévisions sur la représentation des femmes dans les séries de fiction étrangères à l’occasion du colloque «En avant toutes ! Acte 2» ?
Marie-Anne BERNARD
Cette étude commandée par France Télévisions a été menée sur 260 nouvelles séries de Prime Time lancées du 1er janvier 2012 au 31 janvier 2014 sur les chaînes publiques en Europe, Canada, Australie, Amérique latine. Elle vise à analyser la représentation des femmes dans ces programmes. L’enjeu a été de voir où France Télévisions se situe par rapport à l’ensemble de ses confrères. Et nous nous rendons compte qu’il y a encore pas mal de stéréotypes qui circulent. Parmi les métiers les plus représentés par les femmes en fiction, il y a une grosse proportion de professions relevant du soin ou encore de l’éducation. Dans les rôles principaux, les rôles de femmes de pouvoir sont très minoritaires. Il y a toujours une disproportion entre les rôles importants attribués aux hommes et aux femmes.
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Rémy Pflimlin a déclaré de pas avoir été sourd aux protestations qui se sont exprimées dernièrement, à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver… Qu’en pensez-vous ?
Marie-Anne BERNARD
La question des commentaires sportifs a en effet été posée. Il y a eu beaucoup de réactions, et la presse s’en est fait le relais. Ce qui nous interpelle, c’est la persistance de ces commentaires, qui bien entendu sont minimes par rapport à l’ensemble du travail de la direction des sports de France Télévisions sur la retransmission des JO d’hiver. Ce qui frappe c’est justement le décalage entre la persistance de ces propos et la démarche globale engagée par tout France Télévisions, sur davantage d’égalité hommes/femmes, ainsi que sur la question de la représentation des femmes et des stéréotypes.