Nouvelle peine de prison avec sursis pour le directeur de publication de l’hebdomadaire d’extrême droite «Rivarol»

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Le directeur de publication de l’hebdomadaire d’extrême droite «Rivarol», Jérôme Bourbon, a une nouvelle fois été condamné mercredi à trois mois de prison avec sursis ainsi qu’à des peines d’amende pour provocation à la haine et injure, après des publications jugées antisémites en 2018 et 2019.

Dans une première affaire, Fabrice (dit Jérôme) Bourbon, 48 ans, a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour des tweets publiés sur son compte personnel – fermé depuis par Twitter – entre le 15 et le 17 mai 2018. Ces messages faisaient suite à la mort le 14 mai, à la suite de tirs israéliens, de 59 Palestiniens à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

«Si les propos liminaires constituent une virulente critique de la politique israélienne», ils «sont ensuite étendus à l’ensemble de la communauté juive qui «règne» «sur le monde entier» en exerçant «une insupportable tyrannie»», souligne entre autres le tribunal. Une deuxième procédure concernait un tweet du 12 février 2019 publié sur le compte de l’hebdomadaire Rivarol – lui aussi fermé quelques jours plus tard – affirmant notamment qu’on ne pouvait être que «judéophobe. Radicalement, définitivement, à la vie à la mort». Pour ces propos, Jérôme Bourbon a été condamné à 1.500 euros d’amende pour provocation à la haine, avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement. Dans un troisième dossier, il a écopé de 1.000 euros d’amende pour injure raciale, après la diffusion d’une vidéo le 16 mai 2018 intitulée «Faut-il détruire l’Etat d’Israël» sur le compte Youtube du journal. Le tribunal l’a par ailleurs condamné à deux peines de 500 euros d’amende, toujours pour injure raciale, cette fois du fait d’un éditorial et de tweets de juillet 2018 concernant l’entrée de Simone Veil au Panthéon, et d’un tweet du 13 décembre 2018 qui citait un spectacle de Dieudonné. Il a enfin été relaxé dans un dernière affaire concernant un tweet du 13 février 2019 évoquant aussi Simone Veil, le tribunal estimant dans ce cas que, si les termes étaient «injurieux», ils n’étaient «aucunement étend[us], même par insinuation», à «l’ensemble de la communauté juive». L’avocat du prévenu n’a pas souhaité commenter ces décisions. Il a indiqué étudier l’opportunité de faire appel.

Jérôme Bourbon a été condamné une dizaine de fois pour des infractions similaires ces dernières années. Le 19 juin, il a écopé de trois peines de trois mois de prison avec sursis pour contestation de crime contre l’humanité et provocation à la haine notamment. Il n’a pas fait appel.