P. BENAYOUN (BFM Régions) : «Nous croyons beaucoup à l’information locale»

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Lancement officiel mardi 9 mars 2021 de BFM DICI à 17h00. Cette chaîne d’information en continu locale avec deux décrochages dans les régions Alpes du Sud et Haute-Provence est accessible gratuitement sur le canal 31 de la TNT, sur les box opérateurs ainsi que sur le digital. Comment ce lancement s’inscrit-il dans la stratégie locale et globale de BFM ? Réponse avec Philippe BENAYOUN, Directeur délégué de BFM Régions. 

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L’offre de chaînes locales estampillées BFM s’élargit. Où en êtes-vous ?

PHILIPPE BENAYOUN

Outre BFM Paris (lancée en 2016), BFM Lyon (lancée en septembre 2019) et plus récemment BFM Grand Lille et BFM Grand Littoral (lancées en 2020), nous complétons l’offre avec BFM DICI, une chaîne beaucoup plus territoriale, rurale et montagnarde.

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Quelle ligne éditoriale instaurez-vous à BFM DICI ?

PHILIPPE BENAYOUN

En synthèse, elle dispose du même modèle que nos autres chaînes locales: information, proximité et services. Mais du fait du positionnement territorial de BFM DICI, la grille n’est pas tout-à-fait la même. Nous nous adaptons au comportement des Français qui vivent dans les régions Alpes du Sud et Haute-Provence. Nous avons mis en place deux rendez-vous d’information quotidiens : «Bonjour DICI» à 12h30 et «Bonsoir DICI» à 17h00, animés par Valentin Doyen. Nous travaillons avec une équipe locale puisque nous avons recruté 13 journalistes locaux en CDI. Même s’il y a des synergies avec Paris, c’est bien localement que se créent les contenus. Ils seront entre autres liés à l’économie de la montagne et du tourisme.

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Combien de téléspectateurs couvrez-vous sur BFM DICI ?

PHILIPPE BENAYOUN

Nous allons couvrir localement 300.000 habitants. En revanche, les Alpes du Sud et la Haute-Provence sont aussi des territoires de vacances. En définitive, ces régions passent à 5 millions d’habitants pendant la période estivale. Voilà pourquoi, nous avons deux décrochages locaux. La chaîne est accessible gratuitement sur le canal 31 de la TNT, sur les box opérateurs ainsi que le digital. Plus qu’une chaîne, j’aime parler de plateforme média qui répond à un besoin d’info locale et de service. Nous avons deux studios, l’un dans le 04 et l’autre dans le 05.

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BFM Paris et BFM Lyon sont les premières chaînes d’info locales dans leur région respective. Même optique pour BFM DICI ?

PHILIPPE BENAYOUN

En réalité, la chaîne est déjà la première sur son bassin. BFM DICI est issue du rachat de DICI TV, qui avait déjà une très belle audience. Le but est de continuer cette dynamique grâce à la force qu’amène la marque BFM. Pour preuve, BFM Grand Lille a multiplié par 3 ses audiences en un an. Sur la période septembre/décembre 2020, les chaînes locales ont été regardées par plus de 4,6 millions de personnes, soit 34,5% du bassin de diffusion globale. Sur la période, nos chaînes locales ont été suivies par 2,7 millions de téléspectateurs par semaine et 918.700 téléspectateurs par jour.

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Comment s’expliquent ces progressions d’audience ?

PHILIPPE BENAYOUN

C’est d’abord la marque BFM qui est un gage de crédibilité dans l’information. De plus, les grilles ont souvent été revues et centrées sur l’info avec des recrutements massifs. Dans chacune des chaînes locales, une quinzaine environ de journalistes travaillent au plus près de l’actualité. C’est ça qui fonctionne. En Île-de-France, BFM Paris fait plus d’audience que CNEWS, C8, Canal+, W9 ou LCI. C’est plutôt remarquable, d’autant que l’histoire ne fait que démarrer.

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Quels sont les points d’amélioration pour rendre vos chaînes locales encore plus performantes ?

PHILIPPE BENAYOUN

Je crois beaucoup à cette logique de plateforme média 360. Une grande partie de la population est sur internet via le smartphone. Nous allons passer du temps à regarder ce que l’on peut faire sur nos sites et applications pour que l’ensemble puisse communiquer de manière encore plus forte. Nous devons avoir une rapidité d’accès à l’information et aux services.

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Les acquisitions de chaînes locales se poursuivent avec le rachat d’Azur TV par Altice. C’est la prochaine étape ?

PHILIPPE BENAYOUN

On croise les doigts ! Nous sommes dépendants de l’agrément du CSA. S’il donne son accord, l’acquisition sera réalisée avec 100% du capital. C’est un bassin gigantesque qui touche Nice, Marseille, Toulon. Ce serait dans la continuité de ce que nous avions déjà entrepris avec des équipes locales au plus proche de l’actualité.

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En toute logique, BFM Régions souhaite-t-elle couvrir l’intégralité de l’Hexagone ?

PHILIPPE BENAYOUN

L’objectif est de couvrir à terme toutes les grandes agglomérations (une quinzaine en France).

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Longtemps considérées comme le parent pauvre de la télévision, les chaînes locales semblent retrouver une attractivité. Est-ce le cas ?

PHILIPPE BENAYOUN

Nous croyons beaucoup à l’information locale. L’audience progresse et la qualité des contenus est au rendez-vous. C’est sans commune mesure avec ce qui était proposé avant. Le défi aujourd’hui est surtout économique. Nous devons séduire les annonceurs locaux et inciter les commerçants, artisans et enseignes de proximité à communiquer sur nos chaînes. Nos principaux concurrents, ce sont Google et Facebook qui accaparent presque 1/3 du marché de la publicité locale.