Dans une région dominée par les médias officiels, les réseaux sociaux ont permis aux jeunes de faire entendre au monde entier la voix du «printemps arabe», même si la crédibilité de ces nouveaux médias est parfois remise en question. «Lorsque nous avons lancé sur Facebook le 1er appel à des manifestations fin janvier, nous n’avions aucune idée du nombre de personnes qui répondraient à l’appel», affirme l’activiste yéménite Hachem al-Soufi. «Mais nous avons été agréablement surpris quand des centaines de jeunes se sont rassemblés devant l’Université de Sanaa bien avant l’heure prévue» de la manifestation réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, ajoute-t-il. Ce sont ces jeunes qui ont lancé le mouvement de contestation au Yémen, manifestant sans relâche chaque jour devant l’Université et se faisant battre par les partisans du régime, avant que leur mouvement fasse boule de neige avec le ralliement de l’opposition parlementaire. Les réseaux sociaux ont joué un rôle primordial dans le déclenchement du «printemps arabe» dont l’étincelle a été l’immolation par le feu d’un jeune Tunisien le 17 décembre. Depuis, les régimes tunisien et égyptien sont tombés et la révolte a gagné la Libye, le Yémen, la Syrie et Bahreïn où un mouvement de contestation a été réprimé par la force à la mi-mars par la monarchie, soutenue par ses voisins du Golfe dont l’Arabie saoudite. Mais s’il n’est pas relayé par des médias traditionnels, le mouvement a peu de chances de s’étendre, comme le souligne une activiste bahreïnie jointe sur Facebook.
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