La publicité sur Internet va continuer à croître en France dans les prochaines années, dépassant la barre des 4 milliards d’euros dès 2014, selon une étude publiée mardi par le cabinet Precepta qui met toutefois en garde contre l’effondrement des prix sur ce média. Le secteur a déjà engrangé 2,5 milliards nets de revenus en 2008, en hausse de 6,5% sur un an, d’après le cabinet d’études. Jusqu’en 2014, sa croissance annuelle devrait osciller entre 7 et 10% pour atteindre 4,1 milliards d’euros, avant de ralentir (+5%) en 2015, à 4,3 milliards. Le format roi de la publicité sur Internet restera les liens sponsorisés des moteurs de recherche (Google, Yahoo…), qui ont représenté 32% des investissements en 2008, une part qui passera même à 36% en 2015. Precepta s’inquiète toutefois de «l’effondrement des prix de la publicité sur Internet», généré par le «comportement extrêmement agressif des régies» et surtout le «déploiement illimité» du web. «Sur Internet il n’y a pas de problème de rareté des espaces publicitaires», explique David Targy, auteur de l’étude, qui note que «1,5 million de pages Internet se créent chaque jour et peuvent potentiellement accueillir des publicités». «Pour les éditeurs (de sites Internet, ndlr), les conséquences sont désastreuses», estime l’étude, car aucun d’eux n’a créé son modèle économique sur «une hypothèse de baisse des prix de la publicité», cette dernière montrant d’ailleurs ses limites, selon Precepta, comme unique moyen de financement des sites.Un mécanisme d’autant plus dangereux que le marché publicitaire sur Internet est essentiellement «endogène», souligne l’étude, avec au moins 60% des investissements publicitaires provenant des acteurs de l’Internet eux-même. «Les voies de sortie sont désormais limitées: passer au payant, réduire les coûts ou trouver de nouveaux modèles pour revaloriser les espaces publicitaires», conclut l’étude.