Martin Bouygues, P.-D.G. de Bouygues (actionnaire majoritaire de TF1), estime que son groupe audiovisuel «subit des contraintes réglementaires uniques au monde» et ne voit pas de «cadeau» fait à TF1 dans le projet de loi sur l’audiovisuel actuellement en discussion au Parlement. «Actuellement TF1 subit des contraintes réglementaires uniques au monde (…) Le problème c’est que cette réglementation s’applique spécifiquement à TF1: M6 n’a pas autant d’obligations que nous et je ne parle même pas des chaînes de télévision numérique terrestre (TNT) qui en ont très peu et qui, pour certaines, ne les respectent pas…», a déclaré Martin Bouygues dans un entretien aux «Echos» paru jeudi. Pour sa part, M6 indique dans un communiqué qu’il est «inexact» de dire que les obligations de la chaîne sont inférieures à celles de TF1. Le groupe M6 affirme que, pour les années 2009 et suivantes, il a signé avec les organisations professionnelles «un régime de production d’oeuvres audiovisuelles supérieur à celui de TF1». Le P.-D.G. de Bouygues «ne voi(t) pas» de cadeau fait à TF1 dans le projet de loi de réforme de l’audiovisuel public, qui va supprimer la publicité sur les chaînes publiques après 20h00 à partir de janvier. «Pour le moment, on est écrasé par la réglementation», selon Martin Bouygues. «Il y a trois produits surtaxés en France: l’essence, le tabac et la publicité sur TF1», ajoute-t-il en riant, selon «Les Echos». Le groupe Bouygues va être «taxé deux fois pour financer France Télévisions: une fois à l’aller sur TF1 à 3%, une fois au retour à 0,9% sur Bouygues Télécom!». Outre la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, le projet de loi prévoit la taxation des chaînes privées et des opérateurs télécoms, pour compenser la suppression des recettes publicitaires de France Télévisions. Les chaînes privées devraient en effet bénéficier de recettes publicitaires supplémentaires, puisque les annonceurs ne pourront plus aller sur les chaînes publiques le soir. Le projet de loi prévoit également une deuxième coupure publicitaire sur les chaînes privées pendant certains programmes. Martin Bouygues estime pour sa part que «le marché publicitaire est très difficile à prévoir pour 2009» et qu’«il est en récession». Il se dit également «très choqué» par les propos de Patrick de Carolis, le président de France Télévisions, qui avait qualifié d’«indécent» le lobbying de TF1 et M6.