Réponse négative de Boyon à Hollande sur le temps de parole de Sarkozy

    Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), Michel Boyon, a répondu par la négative à une demande du premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, sur la prise en compte de temps de parole du président Nicolas Sarkozy au même titre que celui du gouvernement. M. Boyon a souligné, dans une lettre publiée mercredi, que si des modifications constitutionnelles portant sur la fonction gouvernementale de la présidence de la République intervenaient, la position du CSA serait «susceptible d’évoluer». Dans sa requête, cosignée par le député socialiste de Saône-et-Loire Didier Mathus, M. Hollande demandait que «le temps d’exposition médiatique» de M. Sarkozy soit «désormais pris en compte au même titre que celui du gouvernement», estimant que «le déséquilibre actuel ne saurait perdurer» et qu’il s’agit d’une «question de démocratie». Le président du CSA a rappelé que, conformément à une décision du Conseil d’Etat de 2005, «le temps de parole du Président de la République n’a jamais été pris en compte pour l’application des règles définies par les autorités successives de régulation de l’audiovisuel depuis 1982». Ce temps, a-t-il ajouté, «n’est pas intégré dans l’appréciation par le Conseil des équilibres de temps de parole». M. Boyon a aussi rappelé que le CSA a engagé en juillet 2006 une «réflexion d’ensemble» avec les formations politiques, y compris le PS, sur une «éventuelle révision des modalités d’application du respect du pluralisme par les médias audiovisuels». Il a souligné que le CSA procédait régulièrement, «à titre d’information», au relevé des interventions du président de la République. Les temps de parole ainsi relevés, a-t-il précisé, sont transmis aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, ainsi qu’aux partis politiques représentés au Parlement. Les relevés pour les mois de juillet et août seront ainsi adressés aux intéressés «d’ici à la mi-octobre». M. Boyon avait récemment déclaré devant le Club de l’audiovisuel que la réflexion du Conseil s’étendait au temps de parole des forces politiques qui ne sont pas prises en compte actuellement, notamment le MoDem, un parti qui refuse d’être classé dans la majorité ou dans l’opposition, ainsi que des partis non représentés au Parlement. Par ailleurs, un rapport du CSA sur le respect des temps de parole pendant les dernières campagnes présidentielle et législatives devrait être rendu public dans la seconde moitié d’octobre. Il mentionnera des suggestions sur une éventuelle réforme du système de répartition des temps de parole.