RFI, dernier lien avec le monde extérieur, aide précieuse pour les otages

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Comme pour Ingrid Betancourt, Radio France International (RFI), seul lien réel avec le monde extérieur durant 18 mois de captivité, a été une aide considérable pour les deux journalistes de France 3 otages en Afghanistan qui ont pu mesurer la mobilisation en leur faveur. Enfermés dans une pièce de 10m2, sans pouvoir voir par la fenêtre, «dans un cocon opaque», la voix de la radio les a reliés à la vie, ont-ils raconté à leur retour en France. «Ils nous ont donné une radio chacun, Hervé recevait la BBC, moi je recevais RFI. On était au courant de la mobilisation et on attendait le message de RFI du jeudi», a témoigné Stéphane Taponier. «Cette radio, cela nous faisait chaud au coeur. C’était très important ce petit lien qui nous reliait à quelque chose car on vit dans une bulle». Son confrère Hervé Ghesquière, était plus isolé car «la BBC a une politique de ne pas parler des otages tant qu’ils ne sont pas libérés». L’initiative revient au comité de soutien «qui nous a contactés au bout d’environ six mois de captivité», a expliqué la rédactrice en chef pour l’information de la radio, Cécile Mégie. «On s’est dit que le mieux était de diffuser dans les zones où ils étaient susceptibles d’être, à savoir l’Afghanistan puisque nous avons une FM à Kaboul. Comme l’ensemble du service public a décidé de parler d’eux le jeudi lorsqu’on a commencé à les identifier, il a été convenu qu’on diffuserait des messages enregistrés par leurs proches, amis et qui voulaient ce jour là», a-t-elle précisé. «C’était une bouteille à la mer mais on s’est dit que s’ils en entendaient un ce serait formidable et s’ils n’en captaient aucun, tant pis. Le but c’était qu’ils nous entendent mais d’abord qu’ils soient libérés», a-t-elle poursuivi.