Rodolphe BELMER, Directeur général du Groupe Canal+

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«La nouvelle expérience Canal+» a été révélée mardi dernier à la presse. L’état major du groupe a notamment présenté son nouveau décodeur «Le Cube S». Pour revenir en détail sur les différentes annonces, média+ s’est entretenu avec Rodolphe BELMER, Directeur général  du Groupe Canal+. 

 

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Passez-vous réellement à l’offensive en matière de technologie ?

Rodolphe BELMER

Pendant très longtemps, le groupe Canal+ s’est appuyé sur une promesse portée essentiellement sur les contenus : cinéma, sport, programmes et créations originales. Nous avons beaucoup investi dessus. A ce jour, nous nous engageons dans une stratégie technologique de long terme car nous estimons que nous ne pouvons pas être absents de ce segment. Être Premium signifie proposer le meilleur des contenus mais aussi offrir le meilleur de la technologie. Si un acteur audiovisuel Premium souhaite être compétitif dans le monde, il doit proposer des produits technologiques de premier plan à ses abonnés. Cela fait 2 ou 3 ans que nous travaillons sur ces sujets et il nous a fallu du temps pour émerger, modifier l’infrastructure du groupe et sortir des produits accessibles pour le consommateur final. Afin d’accompagner le lancement du décodeur «Le Cube S», nous déployons 70 magasins éphémères en France pour présenter le produit. Le bassin d’abonnés prioritaires pour le «Cube S» sont les téléspectateurs souscripteurs à Canal+ par la TNT. Près de 700.000 foyers y sont abonnés par ce biais. Ces derniers disposent d’une expérience de télévision payante assez dégradée par rapport aux autres abonnés. C’est pourquoi nous leur amenons nos services et nos chaînes avec une extension moderne.

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La télévision du futur tend-elle à plus de délinéarisation ?

Rodolphe BELMER

Nous ne le pensons pas. La TV du futur sera hybride, un mixe entre le linéaire et le non-linéaire. Nous devons fournir en parallèle aux abonnés un stock de programmes très important dans lequel ils pourront piocher selon leur goût. Nous ne croyons pas à un modèle purement mécanique avec un catalogue de contenus sans vie qui ne s’appuie que sur un moteur de recommandation réagissant aux contenus que vous avez aimés. Ce n’est pas très cohérent avec une expérience audiovisuelle de qualité. Les moteurs de recommandations basés uniquement sur une logique algorithmique ne sont pas très riches dans leur capacité à faire découvrir des programmes aux consommateurs. C’est pourquoi nous proposons «SUGGEST», un moteur de recommandations qui proposera dès septembre à chaque membre du foyer une offre construite à son image et évoluant, en temps réel, en fonction de ses envies.

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Suite à ces annonces, augmenterez-vous l’abonnement à Canal+ ?

Rodolphe BELMER

Non, ce n’est pas prévu ! En revanche, nous espérons que le nombre d’abonnés augmentera. Sur le long terme, nous resterons l’opérateur audiovisuel le plus intéressant du pays car nous avons à la fois les bons contenus – exclusifs et culturellement proches de nos concitoyens – et une expérience technologique à la pointe. Au-delà de ces annonces récentes, d’autres innovations sont à venir dans les prochains mois. 

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Lorsque vous dites «Canal is back» sur la technologie, avez-vous le sentiment d’avoir pris du retard dans ce domaine ?

Rodolphe BELMER

Je ne dirais pas ça. Lorsque vous voyez les annonces de nos grands concurrents mondiaux à la fois Sky et HBO, elles viennent juste d’avoir lieu. Et leurs annonces sont d’ampleur un peu moindre que la nôtre.