S. AGRESTI ROUBACHE (Seconde Vague Productions) :  » Nous avons une ligne éditoriale plutôt engagée »

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Fondée en 2012, Seconde Vague Productions, basée à Marseille, a pour ambition de développer notamment la production de contenus dans le domaine du documentaire et de la fiction, en France ainsi qu’à l’international.

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Comment se positionne Seconde Vague Productions ?

Sabrina AGRESTI ROUBACHE

Nous investissons la diversité des genres audiovisuels : séries, documentaires, téléfilms et même animation. Nous avons une ligne éditoriale plutôt engagée. Les projets s’élaborent avec des auteurs et réalisateurs exigeants. Ils offrent un point de vue sur la société, son histoire, la vie et le monde. Dans cette lignée, le documentaire «Djellaba-basket» (52’) pour France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, réalisé par Philippe Pujol (Prix Albert Londres) en octobre 2020. Sur les fictions unitaires, nous privilégions le polar, à l’image de «Meurtres sur les îles du Frioul» (100’), samedi 12 mars sur France 3.

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En produisant pour la collection «Meurtres à…», répondez-vous à un cahier des charges  ?

Sabrina AGRESTI ROUBACHE

Oui, il est très précis ! C’est pour cela que la collection fonctionne si bien. Dans «Meurtres à…», nous parcourons la France. Chaque producteur dispose du même cahier des charges et du même budget : 2,3 M€ en moyenne. C’est très calibré. Le scénario repose sur un meurtre, un duo de flics et des décors du terroir français que l’on valorise.  Après, nous sommes très libres dans l’écriture. C’est pour cela que la chaîne maintient un tel niveau d’audimat. Le développement de «Meurtres sur les îles du Frioul» a démarré en septembre 2019. Initialement prévu en 2020, le tournage a été décalé en 2021. Sur le casting, Stephan Kalb, producteur également de la fiction, a pensé à Francis Huster que nous ne connaissions pas. Nous lui avons proposé le projet et il a accepté en 24 heures. Quant au comédien Jérémy Banster, nous pensions à lui dès l’écriture. A la réalisation, Sylvie Ayme qui est marseillaise comme moi. J’aime faire travailler les talents locaux, sachant que nous sommes situés à Marseille. C’est assez rare dans le milieu de la fiction.

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Que développez-vous en fiction ?

Sabrina AGRESTI ROUBACHE

Nous sommes en négociation de l’adaptation des droits de la BD «Le travail m’a tué» (Ed. Futurapolis). Nous développons aussi un nouvel opus de «Meurtres à…» à la montagne, que nous allons proposer à France 3. Parmi les séries en développement, il y a «Scratch» (6X52’), une chronique sur l’âge d’or du Hip-Hop français durant la décennie des années 80 et 90, mais aussi sur l’importance de cette culture urbaine dans le façonnement d’une génération. Nous avons fait appel à Kamel Saleh et Akhenaton pour la conception du programme. Avec la Corée du Sud, nous développons la série «Fake Money» (8X52’) proposée par Dan Franck. Ce dernier sera aussi aux manettes d’un long-métrage franco-coréen «Varian Fry» sur lequel nous travaillons.

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Que préparez-vous sur l’animation ?

Sabrina AGRESTI ROUBACHE

Nous avons un projet de séries d’animation sur le procès du curé Gaufridy, le dernier prêtre en 1607 condamné à mort pour sorcellerie par l’Église catholique. On tente de répondre à la question : comment les régions ont-elles réussi à mettre fin à des siècles de barbarie ? C’est une histoire très contemporaine.

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Pour terminer, sur quel type de documentaires travaillez-vous ?

Sabrina AGRESTI ROUBACHE

Avec le réalisateur Philippe Pujol, nous préparons «Villes sauvages», une collection documentaire découverte qui explique comment la nature se réapproprie les milieux urbains. Nous sommes aussi sur le point de finaliser la signature d’un documentaire intitulé «A l’encre rouge», sur les origines du mal. Sous l’œil de Jean-Christophe Gaudry, nous partons à la rencontre de Piergiorgio Di Cara et Ed Burns qui ont exercé́ le métier de policier, puis sont devenus des raconteurs d’histoires, dans des romans, des scénarii de films ou de séries telles que «The Wire». Des histoires inspirées de leurs vécus dans deux villes : Baltimore aux Etats Unis et Palerme en Italie. Des villes touchées par les mêmes maux : chômage, drogue, criminalité, jeunesse désespérée. Enfin, dans quelques années, je compte bien adapter en documentaire mon livre «Moi, la France, je la kiffe !» qui vient de sortir aux éditions Albin Michel.