SES s’empare d’Intelsat pour 2,8 milliards d’euros, intensifiant la compétition dans l’internet spatial 

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Fusion majeure dans la course à l’accès à internet depuis l’espace: l’opérateur européen de télécommunications par satellite SES a mis la main mardi sur son rival américain Intelsat, déboursant 2,8 milliards d’euros afin de rivaliser avec les géants américains Starlink et Kuiper. Cette fusion était en discussions depuis un an et s’inscrit dans un secteur en plein développement, avec les constellations de satellites des milliardaires Elon Musk (Starlink) et Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon (Kuiper). Intelsat revient de loin après s’être placé en mai 2020 sous le régime des faillites américaines et avoir entamé une vaste restructuration pour éponger sa dette. Lancé dans les années 1960 comme un consortium intergouvernemental chargé de promouvoir les télécommunications internationales par satellite, puis privatisé au début des années 2000, Intelsat possède plus de 50 satellites géostationnaires. Cette fusion montre la montée en puissance du secteur de l’internet spatial à haut débit en orbite basse (OTB), notamment utile pour desservir les régions isolées dépourvues de fibre optique. Ce marché est estimé à 16 milliards de dollars à l’horizon 2030, selon Eutelsat, un autre poids lourd du secteur. Dans cette course, l’américain SpaceX d’Elon Musk a pris une longueur d’avance en s’imposant avec Starlink, devenu l’un des principaux fournisseurs mondiaux d’internet par satellite.