La guerre des prix dans la téléphonie mobile «va continuer» mais elle n’est «pas tenable sur le long terme», estime vendredi Jean-Yves Charlier, P.-D.G. de l’opérateur SFR qui devrait fusionner avec Numericable/Altice d’ici la fin 2014, dans un entretien au Figaro. «La guerre des prix va continuer, pendant un certain temps. Mais ce n’est pas tenable sur le long terme. La France doit choisir entre des prix bas et résorber la fracture numérique. Nous avons atteint un point de bascule», estime le patron de SFR. Selon l’Autorité des télécoms (Arcep), les opérateurs du secteur ont vu leurs revenus baisser de 7,7% en 2013, en raison principalement de la guerre des prix que se livrent les acteurs depuis l’arrivée sur le marché du mobile de Free en janvier 2012. L’Arcep souligne toutefois que les investissements des opérateurs sont restés stables l’année dernière.
M. Charlier revient également sur la décision prise le 7 avril par Vivendi, la maison-mère de SFR, de choisir Numericable-Altice aux dépens du groupe Bouygues pour racheter SFR, et annonce que le projet de fusion a été déposé «mercredi à 17Hh devant l’Autorité de la concurrence». «Nous avons préparé avec la même attention et en toute neutralité un projet industriel avec chacun des deux candidats, Bouygues Telecom et Numericable. D’un point de vue industriel, les deux projets étaient pertinents pour SFR», souligne-t-il. «Grâce à Numericable, SFR se dote d’un outil industriel – en l’occurrence un réseau fixe de 10 millions de prises – qui pour la première fois le place devant Orange, dans le très haut débit», ajoute Jean-Yves Charlier. Selon lui, le rapprochement est «d’autant plus pertinent qu’il ne sera pas très difficile d’intégrer deux entreprises dont les métiers sont complémentaires et dont les tailles sont très différentes. La marque SFR sera maintenue pour tout le groupe». «Pour ce qui concerne l’emploi, je rappelle que dès le départ Martin Bouygues, pour Bouygues, et Patrick Drahi, pour Altice-Numericable, avaient pris des engagements. C’était inédit! Nous sommes à présent en train de formaliser ces engagements dans le cadre d’un accord avec les représentants syndicaux. La transition se fera par étapes», résume M. Charlier.
