Steven Spielberg: au déjeuner des Oscars, le réalisateur américain a salué un cru exceptionnel en matière de cinéma

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C’est un Steven Spielberg enthousiaste qui a débarqué lundi au traditionnel déjeuner des nominés aux Oscars à Los Angeles: face à tant de films remarquables en compétition, le réalisateur américain a salué un cru exceptionnel en matière de cinéma. «Il s’agit d’une année formidable et éclectique pour les films, l’une des meilleures en termes de qualité, à mon avis, de la dernière décennie», a déclaré le cinéaste. Un mois avant la cérémonie des Oscars, les prétendants se retrouvent chaque année lors de ce déjeuner organisé en grande pompe dans un hôtel de Beverly Hills. La légende Spielberg y assistait en tant que producteur de «Maestro», le biopic du chef d’orchestre Leonard Bernstein, qui espère voler la vedette à «Oppenheimer», ultra-favori pour l’Oscar du meilleur film. «Maestro» est un «triomphe pour Bradley» Cooper, qui officie à la fois devant et derrière la caméra sur ce long-métrage, a estimé M. Spielberg. Mais il est loin d’être le seul concurrent de qualité face au portrait du père de la bombe atomique brossé par Christopher Nolan. Entre la Palme d’or cannoise «Anatomie d’une Chute», le phénomène du box-office «Barbie», ou des films acclamés lors des festivals comme «American Fiction», «Winter Break» et «Past Lives», le favori «Oppenheimer» est en bonne compagnie. Au centre de cette concurrence, les acteurs ont affiché leur meilleur visage lundi. A l’instar de Robert Downey Jr («Oppenheimer»), toujours partant pour une vanne afin de détendre l’atmosphère pendant que la photo de groupe s’éternise. Les deux favorites pour le prix de la meilleure actrice, Emma Stone («Pauvres Créatures») et Lily Gladstone («Killers of the Flower Moon»), ont longuement conversé avant de se tomber dans les bras. Et même après l’absence polémique de «Barbie» dans les catégories meilleure actrice et meilleur réalisateur, Margot Robbie et Greta Gerwig étaient bien présentes pour l’événement. Nominée pour son scénario, la réalisatrice s’est attirée des applaudissements très nourris parmi ses pairs, tandis que la comédienne entièrement vêtue de rose a concentré toute l’attention des photographes. «Ça peut être mouvementé», a plaisanté Billie Eilish, pendant que d’autres stars lui réclamaient un selfie. Après avoir été élu chanson de l’année aux Grammy Awards, son titre «What Was I Made For?», écrit pour «Barbie», est également nominé aux Oscars. La présidente de l’Académie, Janet Yang, a salué «une année incroyable pour le cinéma» et a souligné la diversité des nominés cette année, sélectionnés par des votants issus de 93 pays différents. Au-delà des paillettes, le déjeuner était aussi l’occasion de rappeler les convulsions d’un monde marqué par le retour des guerres et la montée des tentations autoritaires, grâce à la catégorie documentaire. Arborant son éternel béret rouge en complément du smoking, l’Ougandais Bobi Wine était particulièrement visible parmi les invités de marque. L’ex-chanteur, dont la campagne présidentielle de 2021 a fait l’objet d’une violente répression, a été suivi par une équipe pour un film désormais nominé. Un Oscar le mois prochain pourrait «changer la donne», a-t-il récemment confié. «Les Etats-Unis et l’Union européenne n’auront plus le luxe de prétendre qu’ils ne voient pas ce qui se passe en Ouganda.» Pour être élu meilleur documentaire, le film devra notamment s’imposer face à «20 jours à Marioupol», chronique des atrocités de l’invasion russe en Ukraine. «Il ne suffit pas de faire des films et de survivre. Il est important d’en parler», a expliqué son réalisateur, Mstyslav Chernov. «Quasiment personne ne prête encore attention à l’Ukraine».