StopCovid est «un outil au service du citoyen et non une menace pour ses libertés», selon la ministre de la Justice Nicole Belloubet

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StopCovid est «un outil au service du citoyen et non une menace pour ses libertés», a souligné la ministre de la Justice Nicole Belloubet mercredi à l’Assemblée, en ouverture du débat sur cette application pour smartphone controversée, censée aider à lutter contre l’épidémie.
«Toutes les garanties ont été prises pour que la vie privée des Français soit respectée», a assuré la garde des Sceaux, en insistant sur «l’utilisation volontaire» de cette application: «à tout moment, à chaque étape, le consentement des personnes sera requis». Le gouvernement veut lancer dans les jours qui viennent, pour la 2e étape du déconfinement, cet outil de traçage.
StopCovid permettrait à une personne positive au coronavirus d’alerter automatiquement tous les utilisateurs avec lesquels elle a eu un «contact prolongé» récemment, à moins d’un mètre et durant plus de quinze minutes, afin qu’ils se fassent tester à leur tour. C’est une application «temporaire, d’installation volontaire, non identifiante et transparente», a listé Nicole Belloubet. «L’épidémie n’est pas terminée», a rappelé pour sa part le ministre de la Santé Olivier Véran, en estimant que le «numérique peut nous aider encore davantage». «Empêcher quelqu’un de se doter d’un outil qui permet de se protéger» est «sans doute liberticide», a aussi lancé M. Véran, suscitant de vives réactions à gauche. Selon le secrétaire d’Etat du Numérique Cédric O, «StopCovid n’est pas magique» mais «offre un complément utile et nécessaire au travail – central – des équipes d’enquêtes sanitaires», chargées de retracer les personnes qui ont été en contact avec des malades du coronavirus. Elle utilise la fonction bluetooth et non la géolocalisation et «il s’agit d’un projet français», a-t-il aussi souligné.
«Un pays qui a peur d’innover, qui se défie de ceux qui prennent ce risque, qui fait du principe de précaution l’alpha et l’oméga de tous ses débats, c’est un pays qui gère son déclin», a encore estimé Cédric O. Cet outil de traçage suscite des inquiétudes sur le respect de la vie privée et des libertés publiques, jusque dans les rangs de la majorité.Plusieurs organisations de défense des libertés ont aussi pris position contre l’application.
Les débats à l’Assemblée comme au Sénat dans la soirée éraient suivis de votes, non contraignants pour le gouvernement.