Sylvie Testud dans la peau de «Louise Michel la rebelle»

    En 1873, Louise Michel posait le pied en Nouvelle Calédonie où elle allait vivre avec d’autres déportés: cet épisode méconnu de sa vie est retracé dans un film, diffusé sur France 3 le 6 mars prochain en Prime, où Sylvie Testud incarne avec conviction et sensibilité cette féministe écologiste avant l’heure. «Louise Michel la rebelle» est réalisé par Solveig Anspach, également auteur du scénario avec Jean-Luc Gaget. Tous deux ont étayé leur travail grâce à la correspondance de Louise Michel, aux carnets d’autres déportés et à de nombreux livres sur l’époque et la Nouvelle Calédonie, dont celui de Joël Dauphiné «La déportation de Louise Michel». Pourquoi avoir choisi cette période de la vie de la révolutionnaire? «Nous voulions montrer le rapport de Louise au colonialisme et sa relation avec les Kanaks». Proche de Victor Hugo et de Clémenceau auxquels elle ne cessera d’écrire, Louise Michel, qui est institutrice, se révèle en déportation une résistante exemplaire, soutenant sans faillir ses camarades de détention. Mais surtout, elle parle d’égalité, se lie avec les habitants de l’île, leur enseigne le français, est curieuse de leurs coutumes, apprend leur langue. En Nouvelle Calédonie, «elle réorganise sa vie, elle se bat pour la nature, elle écrit des chansons, elle reprend finalement les armes, quitte à instaurer des lois qui ne sont que les siennes à l’intérieur du camp de déportés», relève Sylvie Testud. Pour Solveig Anspach, Louise Michel est «émouvante et extrêmement moderne, jusqu’à sa mort elle a gardé ses idéaux».