T. de MATTEIS (Un si grand soleil) : «En réduisant la taille des équipes, 20% de jours de tournage ont été rajoutés».

1037

MEDIA +

Les tournages de «Un si grand soleil» ont repris lundi 1er juin, tout comme la diffusion sur France 2. Comment avez-vous aménagé le retour en plateau ?

Toma de MATTEIS

Pendant le confinement, nous n’avons jamais vraiment arrêté de travailler. On s’est posé beaucoup de questions sur la manière dont la reprise serait possible. En premier lieu, nous nous sommes dotés d’une équipe médicale avec deux médecins qui nous accompagnent à la fois dans la mise en place du cadre – en nous aidant à rédiger l’ensemble des documents qui nous permettent d’envisager la reprise – et en nous assistant sur les dispositifs physiques mis en place sur le lieu de tournage (circulation des individus, protection en vigueur). Les médecins ont aussi un rapport avec l’ensemble de l’équipe pour tous ceux qui souhaiteraient être testés. Outre la distanciation sociale et le port du masque, les nouveaux dispositifs rendent la vie d’un tournage un peu plus compliquée. Cette incapacité de se trouver proche les uns des autres, sachant que notre série mise beaucoup sur les rapports humains et les émotions exprimées par des mouvements physiques. Toutes les courses-poursuites et les éventuelles arrestations sont rendues aussi compliquées. A l’évidence, nous ne verrons pas de baisers à pleine bouche dans les premières semaines. L’objectif est de proposer dans un premier temps une série qui ressemble le plus possible à ce que nos téléspectateurs connaissent.

MEDIA +

Comment la distanciation physique a-t-elle impacté les tournages ?

Toma de MATTEIS

Nous avons dû adapter nos scénarios à plusieurs enjeux : distanciation entre comédiens et gestion des équipes. Dans ce contexte, la taille des équipes a été réduite et nous avons été obligés de rajouter 20% de jours de tournage supplémentaires.

MEDIA +

La série va-t-elle s’ancrer davantage dans la réalité ?

Toma de MATTEIS

Le fait d’avoir toujours travaillé sur une fiction qui soit plus un fantasme du réel qu’une tentative de transposition du réel, ça nous permet d’avoir une série portée essentiellement par la romance, les rapports familiaux et le polar. Au cours des deux premières années de «Un si grand soleil», nous n’avons pas cherché à coller à une forme d’actualité. Il n’y a pas la tentative de se faire l’écho des rapports sociaux qui existent au sein du pays. Nous racontons une France à travers des histoires, et cela assez différemment de ce que font nos camarades des autres chaînes. Il n’a pas été question d’ignorer le coronavirus, qui trouvera une place dans le récit, mais il n’en sera pas le cœur. Les épisodes écrits pendant et après la crise porteront la marque évidente que la société dans laquelle évoluent nos personnages a été confrontée à ce virus. 

MEDIA +

Gardez-vous 5 à 6 semaines d’arches narratives ?

Toma de MATTEIS

La durée des arches a toujours été variable. Nous avons un modèle artisanal qui évolue en fonction de l’histoire. Nous amenons le temps nécessaire à chaque intrigue pour la raconter. Il n’y a aucun calibrage fixe. Suite à la pause de la diffusion de la série pour cause de confinement, nos stocks ne se sont pas vidés. Le tournage a repris lundi 1er juin, comme la diffusion sur France 2 (3,56 millions de téléspectateurs et 13,3% du public étaient au rendez-vous, ndlr). Nous avons entre 25 et 30 épisodes stockés, prêts à être diffusés. C’est pour cela que nous envisageons sereinement la reprise.

MEDIA +

Des Prime en vue pour «Un si grand soleil» ?

Toma de MATTEIS

Ça n’a pas été notre urgence jusqu’ici. Mais ça fera partie des sujets qui reviendront sur la table, probablement pour la saison prochaine. En attendant, le cœur d’un feuilleton comme le nôtre, c’est la relation quotidienne avec le public.

MEDIA +

Développez-vous d’autres projets ?

Toma de MATTEIS

Oui, nous préparons une série policière dans laquelle nous allons suivre le destin d’une ancienne avocate devenue flic, à la recherche de son enfant disparu. Il s’agit d’une coproduction internationale dont le tournage devrait démarrer en août. C’est le fruit d’une alliance entre Français, Belges et Allemands.

LES DIRIGEANTS

S. SITBON-GOMEZ

PDG

L. SCHWOB

DGA

COORDONNEES

26 Rue d’Oradour-sur-Glane 

75015 paris

DATE DE CREATION

1986 (ex MFP)

PRODUCTIONS

«Un si grand soleil» (F2), «Alex Hugo» (F2), «Crimes parfaits» (F3),…M