La présentatrice de France 2 Léa Salamé a récusé samedi soir toute «banalisation de la Shoah» et assuré vouloir porter «une voix de paix», après des propos récents de Thierry Ardisson dans son émission, où il avait comparé Gaza à Auschwitz.
Après ces propos dans l’émission «Quelle Epoque!» du 10 mai, l’animateur et producteur avait demandé pardon auprès de «ses amis juifs», en rappelant avoir à plusieurs reprises pris position publiquement contre l’antisémitisme.
Dans cette nouvelle édition samedi soir de «Quelle époque», Léa Salamé est revenue durant près de cinq minutes sur la séquence litigieuse, reconnaissant qu’elle aurait dû être «coupée» au montage.
«Je sais que cette séquence a choqué, je sais qu’elle a blessé des gens» et «cela me mortifie parce que je rejette toute banalisation de l’abomination ultime que fut la Shoah», a-t-elle déclaré en ouverture.
«Je n’ai cessé ici et dans tout mon parcours de journaliste de rappeler le mal absolu que fut le génocide nazi, et de faire témoigner les derniers rescapés», a insisté la présentatrice.
Elle a rediffusé d’autres propos tenus il y a 15 jours par Thierry Ardisson, qui s’émouvait de la souffrance des juifs de France.
Léa Salamé a aussi lancé: «Tout ce que je suis, mes origines, l’histoire de ma famille – du génocide arménien dans ma famille maternelle aux guerres du Proche-Orient de mon enfance (…) – je me suis battue contre les haines entre les peuples et entre les religions». Et de conclure: «Je continuerai toute ma vie à essayer de faire entendre une voix de paix et d’apaisement, c’est mon combat».
Thierry Ardisson avait affirmé dans l’émission pré-enregistrée que Gaza, «c’est Auschwitz, voilà, c’est tout ce qu’il y a dire», faisant référence au camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz- Birkenau en Pologne.
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avaient condamné ses propos.
En guerre contre le Hamas depuis l’attaque sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023, Israël bloquait depuis le 2 mars l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza. Face à une indignation croissante à l’international, Israël a commencé à laisser passer l’aide lundi, au compte-gouttes.