Trois questions à… Muriel Rosé, Directrice des unités magazines et documentaires à France 3.

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    France 3 a présenté, le 3 mai, son nouveau concept de docu-fiction «Affaires Classées», qui évoque l’enquête de sept faits-divers qui ont bouleversé la vie des régions. Le lancement est prévu le 26 mai à 16h20, en simultané sur les antennes régionales concernées par ces enquêtes puis cet été, à raison d’un épisode par semaine, à l’échelle nationale. Pour Muriel Rosé, cette idée est née de la volonté de faire vivre le documentaire en région et du désir de travailler en étroite collaboration avec les antennes régionales.

    média+ : Quelle est l’originalité de ce nouveau docu-fiction, «Affaires Classées» ?

    Muriel Rosé : L’originalité d’ « Affaires Classées », au delà du thème de la collection, tient du fait que c’est la première fois, à France 3, au niveau national, que nous travaillons avec les antennes régionales. Nous avons, ainsi, additionné nos forces mais aussi nos moyens financiers et techniques pour mettre sur pied cette collection ambitieuse. En effet, chaque région impliquée dans les affaires a co-produit avec l’antenne nationale, le documentaire qui retrace un fait-divers marquant. On retrouve par exemple, l’affaire Catherine Choukroun à Paris, cette femme gardien de la paix, assassinée lors d’un contrôle radar ou l’affaire des disparus de Lozay, en Charente-Maritime et bien d’autres encore qui ont bouleversé la vie de ces régions. Sans l’addition des forces régionales et nationales de France 3, cette collection n’aurait pas pu voir le jour.

    média+ : En quoi, cette collection se distingue t-elle d’autres documentaires fictions existants tels que «Faites entrer l’accusé» sur France 2 ou «Secrets d’actualité» sur M6 ?

    Muriel Rosé : On diffère, d’abord, dans le mode de production. Et puis ces deux émissions sont marquées par la personnalité des présentateurs [ndlr : Christophe Hondelatte pour «Faites entrer l’accusé» et Eric Delvaux pour «Secrets d’actualité»]. Nous n’avons pas de présentateurs, ce sont des films qui reconstituent des faits très précis, réalisés avec les enquêteurs de l’époque et les membres de la famille concernée. De plus, ces émissions font, en général, référence à des affaires très célèbres en France. Dans le cas d’ «Affaires Classées», les faits ne sont célèbres qu’au niveau local car ils ont marqué l’histoire de la région par la singularité du crime. Ces faits-divers ne sont pas arrivés jusqu’à la connaissance nationale et pourtant ils ont un véritable sens et, en définitif, ils intéressent tout le monde.

    média+ : Pouvez-vous nous décrire les autres collections de documentaires à venir sur France 3?

    Muriel Rosé : Nous sommes en cours de tournage pour une série de six documentaires de 52′ qui s’intitulent «Les Hôpitaux d’excellence» et qui offriront une immersion dans le monde hospitalier français. Ce projet est basé sur le même principe qu’«Affaires Classées», à savoir qu’il s’agit d’un projet fédérateur commun entre nous et les régions. Car la santé est un domaine qui intéresse beaucoup. Le système de santé français, bien que décrié, est l’un des meilleurs du monde. L’autre projet de collection documentaire qui n’est, pour l’instant, qu’au stade de l’écriture, est consacré aux affaires nées dans le cadre scolaire. Il s’agit par exemple, de parents sans-papiers, d’histoires d’amour entre professeurs et élèves, des cas de pédophilie ou encore d’affaires de port du voile islamique, etc. Chaque fois l’école étant le révélateur d’un problème de société. Notre objectif premier pour toutes nos collections est de traiter, avant tout, des enquêtes de société.