Les petites chaînes de télévision indépendantes ont dénoncé jeudi, au nom du «pluralisme», le projet de loi sur la télévision du futur voté par l’Assemblée qui offre une chaîne «bonus» aux opérateurs historiques TF1, M6 et Canal+, en compensation du passage au tout numérique. Les députés ont adopté mercredi soir ce texte qui prévoit la fin de la diffusion analogique le 30 novembre 2011 au profit du numérique et prépare le passage à la haute définition (HD) et à la télévision mobile personnelle (TMP). Le point le plus controversé est l’octroi d’une chaîne «bonus» à chacune des trois chaînes historiques privées, TF1, M6 et Canal+, pour les inciter à basculer au plus vite dans la diffusion numérique. Cette disposition ne concerne pas le groupe public France Télévisions, dont les fréquences sont préemptées par l’Etat. A l’instar des députés PS, PCF et UDF, les petites chaînes indépendantes de la TNT, mais aussi du câble, du satellite et de l’ADSL, ont dénoncé un «cadeau» qui les exclut et menace leur développement dans le paysage audiovisuel français. «Pour briser la concurrence naissante des nouvelles chaînes, le gouvernement veut donner par la loi une seconde chaîne gratuite à chacun de ces trois groupes sur la TNT», a dénoncé l’association des «Nouveaux entrants de la TNT», composée de BFM TV (Nextradio TV), Direct 8 (groupe Bolloré) et NRJ 12 (NRJ Group).