Presque deux foyers français sur trois recevaient la télévision numérique au mois de mars, mais 22,4% des foyers restent totalement dépendants de la réception par voie analogique à deux ans et demi de l’extinction de ce mode de diffusion, fin novembre 2011. Selon les données publiées mercredi par l’Observatoire officiel de l’équipement des foyers, la télévision numérique terrestre (TNT), qui couvre 87% des foyers métropolitains, est désormais présente dans plus d’un tiers des foyers (35,8%). Au total, 65,9% de foyers disposent d’au moins un récepteur numérique (TNT, satellite, câble, ADSL). Pour Alain Méar, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et président de l’Observatoire, «une mini révolution culturelle pacifique est à l’oeuvre», «plébiscité par nos concitoyens». Pour sa part, le groupement d’intérêt public France Télé Numérique, chargé d’accompagner l’extinction de l’analogique, insiste sur le nombre de foyers qui ne reçoivent la télévision que par la voie hertzienne analogique terrestre, soit 22,4% des foyers français. Il faut y ajouter le câble analogique (7,6% des foyers) et le satellite analogique (2,9%). Selon Eve-Lise Blanc-Deleuze, directrice déléguée de France Télé Numérique, «il existe un engouement fort en France» pour tout ce qui est télévision numérique, mais il subsiste encore un peu plus de 20% de foyers qui «reste plus réfractaire à ce genre de technologie», et sur lesquels le groupement va «devoir beaucoup travailler». «C’est un chiffre assez inégal en fonction de l’âge. Les populations âgées sont plus fortement dépendantes (de l’analogique)», souligne Eve-Lise Blanc-Deleuze. Selon les chiffres de l’Observatoire, les 65 ans et plus demeurent les plus dépendants de l’analogique hertzien terrestre exclusif. Au deuxième semestre 2008, 26,9% des foyers dont le chef de famille a entre 65 et 74 ans ne reçoivent la TV qu’en mode analogique, et 38,9% des foyers dont le chef de famille a plus de 75 ans. Par ailleurs la dépendance à l’analogique varie selon la profession, les retraités, les étudiants et les autres inactifs étant les plus dépendants. Enfin, la dépendance exclusive à l’analogique recule au même rythme dans toutes les agglomérations, à l’exception de Paris, où le numérique apparu dès ces débuts, progresse désormais moins vite.