Un an de prison pour un homme de 50 ans usurpant les identités de stars

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Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mercredi à un an de prison un homme de 50 ans usurpant les identités de stars comme l’acteur Tahar Rahim ou le footballeur Riyad Mahrez pour échanger par téléphone avec d’autres célébrités. Pendant des mois, en 2023, le couple d’acteurs Tahar Rahim et Leïla Bekhti croyait discuter avec Riyad Mahrez.

De leur côté, l’animateur Cyril Hanouna et le chanteur Patrick Bruel étaient eux persuadés d’échanger des messages avec le véritable Tahar Rahim. Derrière ces multiples identités se cachait un seul et même homme, Mohamed A.

Très éloigné en réalité du monde du showbiz, le palmarès du prévenu comporte en revanche de multiples condamnations judiciaires pour faux ou escroquerie depuis 2006. L’affaire est partie du dépôt de plainte en juillet 2024 de Tahar Rahim pour usurpation d’identité.

Peu de temps avant, l’acteur franco-algérien s’était vu demander par Patrick Bruel «si son problème en Algérie était résolu», et réalisait alors que le chanteur discutait depuis un an avec un faux Tahar Rahim. À travers ses différents avatars, l’usurpateur demandait à l’occasion des services à ses interlocuteurs.

Le faux Riyad Mahrez a ainsi sollicité le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration pour accélérer la demande de titre de séjour d’un ami, ou demandé à Leïla Bekhti de lui procurer des places pour la cérémonie des César. Absent à l’audience, le prévenu, travaillant actuellement comme manager de McDonald’s et sous bracelet électronique dans le cadre d’une autre condamnation, a été décrit par sa famille lors de l’enquête sociale comme «un enfant de 50 ans» qui «passe son temps à mentir».

En garde à vue, Mohamed A. a reconnu les faits et expliqué agir ainsi pour «passer le temps, me faire un statut». Quelque 300 numéros de personnalités ont été retrouvés dans son téléphone. Dans cette affaire prime «le préjudice psychologique» des personnalités manipulées, met en avant le procureur dans son réquisitoire.

Le préjudice financier se réduit à deux places de concert de Beyoncé au Stade de France procurées par Leïla Bekhti à son interlocuteur. Le tribunal a ordonné l’aménagement de la peine en détention à domicile sous bracelet électronique ainsi qu’une obligation de soins.

À cause de cette usurpation, «la réputation de M. Mahrez auprès des personnalités publiques est d’être quelqu’un qui demande toujours des choses, qui n’est pas fiable», a déploré l’avocate du vrai Riyad Mahrez, seule représentante de parties civiles présente au procès. En ajoutant qu’un faux Riyad Mahrez continue à ce jour de contacter des personnes.