Une «pause» dans la recherche sur les intelligences artificielles, est une «mauvaise réponse» selon Jean-Noël Barrot

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Demander une «pause» dans la recherche sur les intelligences artificielles, comme l’a fait une pétition mondiale cette semaine, est une «mauvaise réponse» à des craintes pourtant légitimes, a affirmé vendredi dernier le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot.

«Les pétitionnaires posent une bonne question mais ils apportent une mauvaise réponse», a déclaré le ministre délégué sur Radio J.

Il était interrogé sur une pétition parue mercredi sur futureoflife.org, par laquelle les signataires, dont l’entrepreneur Elon Musk ou l’historien Yuval Noah Harari, réclament un moratoire sur cette recherche jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées.

«La réponse est mauvaise parce qu’il ne s’agit pas de faire un moratoire ou d’arrêter le progrès de la science», a estimé M. Barrot. «C’est d’une part impossible, ça n’est pas réalisable. Mais, en plus, ce n’est pas souhaitable».

Selon lui, «il est préférable d’agir comme nous l’avons fait, en Européens, en créant un cadre pour l’intelligence artificielle. Avec un règlement qui est actuellement discuté au niveau européen, qui s’appelle le Règlement sur l’intelligence artificielle, dans lequel nous disons: voici les activités pour lesquelles l’intelligence artificielle est interdite. Exemple: la surveillance généralisée des populations».

Pour d’autres activités, comme la santé ou les transports, il a rappelé que l’Union européenne discutait pour qu’elles soient «soumises à des obligations de transparence et à des audits».

Et pour d’autres, «l’usage de l’intelligence artificielle est libre», a souligné M. Barrot.

Le ministre délégué a été interrogé sur l’opportunité d’interdire globalement en France l’application TikTok, déjà interdite sur les téléphones professionnels des fonctionnaires, en raison des risques pour la protection des données personnelles.

«Je ne suis pas sûr que le bannissement (…) soit la meilleure solution», a-t-il répondu. «Je crois que ce qu’il convient de faire, c’est de faire respecter les principes auxquels nous sommes attachés».