Une trentaine de personnalités du 7ème Art réclament plus de diversité dans le cinéma français

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Une trentaine de personnalités du 7ème Art, réalisateurs et acteurs, réclament dans une tribune une meilleure représentation des acteurs issus de l’immigration et de l’Outre-mer dans le cinéma français, à la veille de la 45e cérémonie des César. Les acteurs Aïssa Maïga, Edouard Montoute ou Firmine Richard, le rappeur et acteur Stomy Bugsy, les réalisateurs Mathieu Kassovitz, Olivier Assayas et Olivier Marchal figurent parmi les signataires de ce texte, publié sur le site du «Parisien», et initié par l’acteur Eriq Ebouaney («Lumumba», «Les Rivières pourpres 2»). Pour cet acteur, cité dans «Le Parisien» «il y a quelques exceptions comme Omar Sy», mais «la plupart du temps, quand des comédiens de couleur ont un rôle, c’est pour jouer un film sur les cités». Dénonçant l’»invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs» issus de l’Outre-mer et de l’immigration africaine et asiatique, cette tribune entend «pointer du doigt les paradoxes d’un pays, la France, qui nomme Spike Lee, un réalisateur et producteur afro-américain, président du jury du prochain Festival de Cannes, et qui en même temps maintient ses acteurs de   couleur dans des rôles insignifiants». «La démission collective du conseil d’administration des César va-t-elle changer la donne?», s’interrogent-ils. «Aujourd’hui, il n’est plus question, pour tous les professionnels du cinéma issus des immigrations et d’Outre-mer d’être assignés aux rôles secondaires et stéréotypés», selon les signataires. Pour eux, «l’adoption de mesures d’inclusion est urgente si on ne veut pas laisser à ces professionnels du cinéma français qu’une seule option: l’engagement dans la voie du communautarisme à l’américaine». «Il est temps d’ouvrir les portes et les fenêtres du cinéma français. Car le talent, comme l’émotion, n’a pas de couleur», concluent-ils. La 45e cérémonie des César se tiendra vendredi soir sous tension, après la démission de la direction de l’Académie des César mi-février, et alors que des féministes ont appelé à manifester contre les 12 nominations du «J’accuse» de Roman Polanski. Les turbulences se sont intensifiées en février, quand plus de 400 personnalités du cinéma dont Omar Sy, Jacques Audiard ou Céline Sciamma, ont signé une tribune réclamant une «réforme en profondeur» des César, critiquant des «dysfonctionnements», une «opacité» des comptes ou des statuts et un manque de parité et diversité. Les César ont nommé mercredi une présidente par intérim, Margaret Menegoz, et une assemblée générale extraordinaire se tiendra le 20 avril pour adopter de nouveaux statuts. Ils devront notamment permettre la diversification de recrutement de la direction de l’Académie.