Vincent TEULADE, Directeur de «Strategy&», l’activité de conseil en stratégie de PwC
Dans la 17ème édition de son étude mondiale «Global Entertainment & Media Outlook», PwC prévoit que le marché de l’industrie des médias et loisirs va croître de 4,4% en moyenne par an entre 2016 et 2020. Détails avec Vincent TEULADE, Directeur de «Strategy&», l’activité de conseil en stratégie de PwC.
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Au niveau mondial, les médias et loisirs demeurent-ils un secteur pérenne et dynamique ?
Vincent TEULADE
Bien entendu ! PwC prévoit que le secteur des médias et loisirs devrait croître de 4,4% en moyenne par an d’ici 2020, passant ainsi de 1.720 milliards de dollars en 2015 à 2.140 milliards de dollars en 2020. Ce n’est pas une croissance exponentielle. Cette étude, réalisée dans 54 pays, démontre que malgré de fortes disparités régionales, la croissance du secteur devrait ralentir au cours des 5 prochaines années. Les seules tendances de fond que l’on connaît, c’est la croissance plus faible avec des tailles de marchés très élevées des pays «développés». A contrario, les pays «émergents» ont des taux de croissance élevés mais des tailles de marché extrêmement faibles.
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Quels sont les secteurs qui boostent les médias ?
Vincent TEULADE
Tout ce qui touche le numérique. Sur 10 ans, les dépenses d’accès à internet ont fortement augmenté. La croissance économique de tous les pays émergents accompagne la hausse des médias et des loisirs. Il y a aussi tout ce qu’il y a autour de la publicité sur le web. Dans les 5 prochaines années, le segment de la publicité sur Internet continuera à porter la croissance du secteur à l’échelle mondiale, avec une croissance annuelle moyenne de 11,1%, largement supérieure à celle de l’accès à Internet (6,8 %).
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Comment se situe la France dans cette dynamique mondiale ?
Vincent TEULADE
La France est l’un des pays les plus connectés en haut débit, comparativement à nos voisins européens. Le marché de la distribution de la télévision par IPTV y est extrêmement développé. En revanche, nous avons une presse magazine et quotidienne qui souffre particulièrement.
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Comment se dessine le secteur de la télévision ?
Vincent TEULADE
Nous allons très clairement vers une consommation à la demande. Cela drive à la fois la SVOD et la catch-up TV. Le «On Demand» accélère la fragmentation des audiences et la personnalisation de la consommation de contenus vidéo. YouTube devient un nouveau média qui invente de nouveaux types de contenus comme le e-sport. Le Multi-channel network développe une nouvelle grammaire audiovisuelle. De son côté, Netflix repose sur un business model extrêmement rentable. Cela créé des nouveaux usages dans un marché où la TV payante était extrêmement chère. Il y a des gens qui ont optimisé leur consommation TV/Vidéo globale. Si les plateformes d’écoute de musique en streaming ou les services de vidéo à la demande OTT connaissent une forte croissance, les médias traditionnels ne sont pas morts. Ces derniers reviennent en force, en diffusant leurs contenus sur des appareils intégrés multicanaux.