«Wonka» avec Timothée Chalamet en salles dès mercredi 

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Timothée Chalamet incarne une version policée du vibrionnant chocolatier de «Charlie et la Chocolaterie» dans l’un des films familiaux les plus attendus de l’année, «Wonka», qui exploite l’inépuisable héritage d’un roi de la littérature jeunesse, Roald Dahl. Le film, qui sort mercredi au cinéma, est une préquelle, soit une histoire se situant plusieurs décennies avant le célèbre roman britannique déjà adapté au cinéma (en 1971, puis en 2005 par Tim Burton avec Johnny Depp) ou en comédie musicale. C’est cette fois le franco-américain Timothée Chalamet, 27 ans, icône de la mode et coqueluche d’Hollywood, qui revêt la cape mauve du fabuleux Willy Wonka. Le film narre ses jeunes années, lorsqu’il arrive, sans un sou en poche, pour tenter de vendre ses chocolats magiques dans les somptueuses boutiques des «Galeries Gourmet», dans une ville imaginaire. Après avoir fait forte impression en dévoilant sa dernière création, des chocolats volants, Willy Wonka va se retrouver prisonnier d’une impitoyable blanchisseuse, Mrs Scrubitt (Olivia Colman), qui a réduit en esclavage une bande de pauvres hères, dont une attachante fillette prénommée Noodles. C’est le début d’une aventure qui verra Wonka défier un redoutable cartel de chocolatiers qui tiennent la ville et rappellent les trois fermiers de «Fantastique M. Renard», un autre succès de Roald Dahl. A leurs côtés, un évêque véreux et une troupe de 500 moines accros à la fève de cacao. Willy Wonka, lui, va devoir compter sur l’aide d’un «oompa-loompa», ces personnages miniatures au mauvais caractère inventés pour peupler son usine, incarné par Hugh Grant. Mêlant comédie musicale et scènes d’aventure, «Wonka» puise allègrement dans l’oeuvre de Roald Dahl et lui reste assez fidèle, entre tendresse et fantastique, avec une pointe d’humour irrévérencieux. 

«Pas cynique» : Timothée Chalamet, attendu en février dans le deuxième volet de «Dune», joue un Willy Wonka plus lisse et un peu moins sombre que le personnage incarné par Johnny Depp dans le film de Tim Burton. Un ton assumé par le réalisateur, Paul King, qui avait déjà adapté un autre classique de la littérature jeunesse, Paddington, en deux films, et son producteur David Heyman. «Dans ces temps sombres et troublés, c’est un film pas cynique, chaud, généreux et qui fait se sentir bien», souligne ce producteur en vue, derrière le triomphe de «Barbie» cet été ou de la série de films dérivés de Harry Potter «Les Animaux fantastiques». Malgré déjà deux versions de «Charlie et la Chocolaterie», un «Bon Gros Géant» par Spielberg (2005), le «Fantastic Mr Fox» de Wes Anderson, les films «Matilda» et «James et la pêche géante», le cinéma semble n’avoir jamais épuisé le filon Roald Dahl. C’est un auteur «qui ne regarde pas les enfants d’en haut», souligne David Heyman, précisant qu’il «s’agit de la première fois que sa famille donne l’autorisation pour un film basé sur un personnage de Roald Dahl mais pas sur ses romans. Nous avons voulu que rien de ce qui est dans le film n’aille à l’encontre de ce qui est dans les livres». Trois décennies après sa mort, et malgré quelques polémiques sur la réécriture à la marge de certains romans en version originale pour supprimer le vocabulaire risquant d’être considéré comme offensant, son oeuvre continue de valoir de l’or. Après la mise en route du projet «Wonka», Netflix a acquis la compagnie gérant l’intégralité de ses droits, un deal qui va lui permettre de développer plusieurs séries et films inspirés de ses oeuvres. Ont déjà été produits une série de courts métrages signés Wes Anderson et la comédie musicale «Matilda», avec Emma Thompson, mise en ligne dans une relative indifférence à Noël dernier.