Y. LABASQUE (TFOU) : «Nous visons l’écoute conjointe entre enfants»

504

La saison dernière, TFOU a battu tous ses records et enregistré sa meilleure saison historique pour la troisième année consécutive (sept 2022 à mai 2023 auprès des enfants de 4 à 10 ans). Avec une part d’audience de 38% depuis septembre, la case jeunesse de TF1 confirme son leadership et a su très rapidement imposer les nouveautés au même niveau que les succès confirmés. Rencontre avec Yann LABASQUE, Directeur des Programmes Jeunesse de TF1.

La saison 2023 a été record pour TFOU, avec une progression constante depuis 5 ans. Quels facteurs attribuez-vous à ce succès ?

 Notre promesse est claire : prendre les enfants par la main et leur raconter des histoires. Nous avons des héros inspirants auxquels les enfants peuvent s’identifier. Les enjeux sont adaptés à leur hauteur. Cette intention éditoriale est au cœur de notre travail tout au long de l’année, et elle porte ses fruits. Ensuite, nous offrons des contenus exclusifs avec des histoires qui se complètent. Nous réunissons chaque semaine plus d’1 enfant sur 5. C’est un succès collectif avec près d’une quinzaine de séries qui sont au-dessus des 30% de part d’audience (4-10 ans).

Vous semblez avoir trouvé une formule gagnante avec une ligne éditoriale mixte et fédératrice. Comment avez-vous affiné cette approche ?

Notre objectif est de trouver des contenus qui puissent fédérer les enfants autour d’un même écran. Nous nous intéressons à des séries susceptibles de générer une écoute conjointe entre enfants. Le moteur de TFOU reste principalement axé sur le linéaire. Par conséquent, notre stratégie consiste à équilibrer les préférences du grand frère et de la petite sœur. Cela implique que, pour les séries destinées aux enfants plus âgés, nous cherchons à introduire des éléments susceptibles d’engager les enfants de 5-6 ans. De même, pour les séries conçues pour les plus jeunes, nous nous efforçons d’ajouter des ingrédients qui peuvent susciter l’intérêt des enfants plus âgés, qu’il s’agisse d’un soupçon d’action ou d’une touche de comédie.

Comment avez-vous choisi les nouveaux héros de la prochaine saison ?

La sélection des nouveaux héros dépend avant tout des propositions qui nous sont faites. Le critère majeur reste la complémentarité des univers d’histoires par rapport à ce que nous avons déjà en programmation. Actuellement, nous disposons d’une quinzaine de séries qui rencontrent un grand succès et dont les personnages sont très appréciés par les enfants. Notre défi est de trouver l’équilibre entre l’introduction de nouveautés et le maintien des personnages familiers. C’est un subtil dosage. Parmi les nouvelles séries qui embarqueront les plus jeunes à l’aventure : «Azuro & la brigade des dragons» (La Chouette Compagnie), une unité de sauveteurs hors du commun, «Ruben & Cie» (Nickelodeon / Spin Master), une équipe de choc prête à relever tous les défis de construction, et «Mille Bornes Challenge» (Blue Spirit Productions), la plus célèbre course de cross karting pour apprentis pilotes.

D’autres jeux de société pourraient-ils être adaptés ?

Pour l’instant, non. Mais comme tous les diffuseurs, nous restons constamment attentifs à ce qui se passe dans les domaines qui touchent de près ou de loin les enfants, que ce soit dans le monde du jeu de société ou du jeu vidéo.

Et côté renouvellement ?

Les enfants retrouveront leurs héros préférés dans de nouvelles saisons inédites : «Barbapapa en Famille» (Normaal Animation), «Gus le Chevalier Minus» (Mikros Animation), «Superwings» (Alpha Animation / Funny Flux Entertainment) ou «Thomas & ses Amis» (Mattel Television / Nelvana) pour les plus jeunes ; tandis que les plus grands pourront apprécier les nouvelles aventures de «Oum le Dauphin Blanc» (Media Valley / Marzipan Films) ou «Miraculous, les Aventures de Ladybug et Chat Noir» (Zagtoon et Method Animation) dans le final très attendu de la saison 5.

Des développements à annoncer ?

Oui bien sûr, nous pouvons annoncer «Witch Detectives» avec Mediawan, une série 6-10 ans sur des sorcières enquêtrices. Nous venons aussi de lancer le développement avec Easy Peasy de «Migali», l’histoire d’une princesse araignée dans une académie royale. C’est l’adaptation d’une BD chez Auzou.

France Télévisions s’ouvre sur les 10-14 ans. Vous ne voulez toujours pas élargir le champ ?

Sur TFOU en linéaire, non ce n’est pas d’actualité. En revanche, ce que nous allons faire sur MyTF1 et le digital va permettre d’ouvrir sur des contenus plus affinitaires. A quelle vitesse ? C’est en train de se décider. A l’échelle du groupe TF1, cela nous permettra d’autres narrations. MyTF1 a la volonté d’être la première offre de streaming gratuite de référence sur la famille, et donc aussi sur l’enfant.

La fin de l’année semble être un moment important pour TFOU, avec une programmation événementielle et une vingtaine de spéciaux inédits. Pourquoi ce choix de concentration d’inédits en fin d’année ?

Parce que la demande publicitaire est forte. En conséquence, nous aurons une augmentation significative du nombre d’épisodes spéciaux au cours des 12 semaines précédant la fin de l’année. Plusieurs de nos séries seront adaptées en épisode événementiel : «Les Schtroumpfs» (Dupuis Edition & Audiovisuel / Peyo Productions), «Ghost Force» (Zagtoon) ou encore «Pyjamasques le Cercle des Héros» (Frog Box / EOne), mais aussi pour nos traditionnels chiots de la «Pat’Patrouille» (Nickelodeon / Spin Master), «Alice & Lewis» (Blue Spirit Productions) ou «Santiago» (Nickelodeon). Autant d’histoires fortes, aux personnages identifiants qui plairont à tous les publics TFOU, petits et grands.