Esport/ eLigue1: la LFP vise à promouvoir la Ligue 1 et à attirer un nouveau public  

Moins connu que Kylian Mbappé, mais véritable vedette de l’esport sur EA FC, Ilian, meilleur joueur du tournoi de la eLigue 1, n’a pas pu empêcher Lorient de décrocher lundi à Paris un cinquième titre consécutif face à Lille, à l’issue d’une finale sous haute tension. Dans cette finale disputée sur EA Sports FC 25, successeur de FIFA, Lorient, invaincu dans la compétition depuis 2020 s’est imposé (4-3) au terme d’une remontée spectaculaire qui a fait vibrer les quelque 200 spectateurs réunis au Théâtre du Gymnase.

Julien «Fouma» Perbel, artisan des quatre précédents sacres de Lorient, avait cédé la scène à son coéquipier Leandro pour la manche décisive. C’est lui qui a inscrit le but de la victoire avec Ousmane Dembélé, malgré le soutien sans faille des supporters de Vitality, l’une des grandes équipes françaises d’esport, aux Lillois. Cette compétition, disputée par 11 équipes de deux joueurs et organisée par la Ligue de football professionnel (LFP), vise à promouvoir la Ligue 1 et à attirer un nouveau public, notamment les amateurs de jeux vidéo.

Les équipes sont créées de toutes pièces et tous les joueurs passés par la ligue 1 peuvent être alignés. «Je suis venu soutenir nos joueurs», explique Nicolas, président de l’association des supporters de Vitality,admettant que le football ne lui plaît pas vraiment. Robert Pirès, champion du monde 1998 et ambassadeur de la Ligue 1, souligne l’importance de cette eLigue 1: «Peut-être que les gens vont regarder la eLigue 1 et, par le biais de cette compétition, s’intéresser à la Ligue 1». «C’est un jeu virtuel, mais la base est la même, c’est le football, gagner des matches et des trophées», ajoute-t-il. Un avis partagé par Jean-Charles Sabattier. «Ce ne sont pas seulement des gars derrière un écran, ce sont des passionnés de tactique, qui aiment le foot et prolongent leur passion à travers les jeux vidéo», affirme le commentateur sportif de beIN Sports.

Plus de 200 adeptes de FC 25 se sont déplacés pour assister à cette finale, aux côtés de plusieurs influenceurs, espérant que l’événement contribuera à renforcer la place de ce jeu dans l’univers de l’esport. Ammar, désigné meilleur joueur étranger de la compétition et qui partage ses études d’ingénieur avec sa carrière professionnelle dans l’e-sport, se félicite de l’appui des clubs professionnels mais estime que «l’engouement pourrait être bien plus grand qu’il ne l’est déjà». Pour le joueur professionnel de Troyes, la dotation du tournoi est aussi trop faible. Le titre de champion de France est récompensé de 30.000 euros et une place qualificative pour la Coupe du monde de FC 25. On est loin des 450.000 dollars pour les vainqueurs de la coupe du monde du jeu League of Legends. Depuis 2020, la eLigue 1 est exclusivement réservée aux clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, avec des joueurs professionnels affiliés à des structures esport reconnues. Un engagement qui pousse de nombreux joueurs à faire des sacrifices importants pour se lancer. Ammar reconnaît qu’il n’est «peut-être pas allé au bout de (son) potentiel à l’école», une situation qui inquiète parfois ses proches, comme cela a aussi été le cas pour «Rafsou», ancien joueur professionnel et désormais commentateur de la compétition. «Dans le monde de l’esport, on n’a qu’une seule chance. La famille a un peu peur parce qu’on annonce qu’on arrête tout pour un jeu vidéo», explique le Lyonnais.