Un homme de 24 ans mis en examen dans l’enquête «Prison break» sur la vente de téléphones miniatures en prison

Un homme âgé de 24 ans, suspecté d’être l’un des responsables de la plateforme ayant écoulé des téléphones miniatures dans des établissements pénitentiaires en France, a été mis en examen dans le cadre de l’enquête «Prison break», a-t-on appris mercredi de source policière et auprès du parquet de Paris.

A son retour de Dubaï mardi, cet homme, né en Seine-Saint-Denis, s’est présenté à la police, a expliqué le parquet. «Il a été mis en examen pour fourniture de plateforme en ligne permettant des transactions illicites en bande organisée, complicité de remise illicite d’objet à détenu, association de malfaiteurs, blanchiment aggravé et placé sous contrôle judiciaire», a précisé le parquet. Selon une source policière, il s’agit du frère du fondateur de la société Oportik qui vendait comme indétectables des téléphones miniatures en détention.

Cette source a précisé que le jeune homme était chargé de la modification physique des téléphones et que l’adresse du site était enregistrée à son nom. Selon la même source, des mandats de recherches avaient été émis contre le couple ayant créé la société et contre le frère du fondateur, tous résidant à Dubaï. L’opération «Prison break», qui visait notamment à saisir ces téléphones de la taille de briquets de «conception chinoise», avait été lancée le 20 mai dans 66 établissements pénitentiaires en France, donnant lieu à 367 perquisitions, selon le parquet de Paris. Au cours de l’opération, uu total de 164 téléphones avaient été saisis, dont 88 miniatures, avait annoncé le 22 mai la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

Environ 500 téléphones destinés à la vente et plus de 70.000 euros en espèces avaient également été saisis dans un local de stockage, d’après le parquet. Mme Beccuau avait indiqué que «des écoutes (avaient) permis de confirmer que ces téléphones étaient très majoritairement utilisés pour la commission d’infractions».

L’utilisation des téléphones par des détenus alimente fréquemment le débat public: il est interdit d’en posséder pour un prisonnier, mais rien qu’en 2023, 53.000 appareils et accessoires ont été saisis, selon l’administration pénitentiaire. Et en 2024, plus de 40.000 selon les chiffres donnés par le ministère de la Justice en janvier.

Ces téléphones peuvent être introduits par des proches au parloir, des drones, des projections de colis par-dessus les enceintes des établissements pénitentiaires ou des complices en détention.