Le flot d’informations s’accélère, le métier de journaliste se complexifie, et les Français ont les yeux rivés sur leurs téléphones. Pour prendre le pouls des mutations en cours, OpinionWay a réalisé pour La villa numeris une étude exclusive sur les rapports à l’information, à l’intelligence artificielle et à la confiance. L’un des principaux enseignements de l’étude est que, loin de remplacer les médias, l’IA s’impose comme une nouvelle source d’information, surtout chez les plus jeunes. L’heure est à l’hybridation, l’information se consomme «à la carte», avec un usage combiné, sélectif et actif des sources. Cette étude s’inscrit dans le cycle de travaux Médias et Intelligence Artificielle lancé par La villa numeris, alors que les conclusions des États généraux de l’information devraient être traduites en texte législatif. «Les medias ont toujours été précurseurs dans les innovations leur permettant de maintenir le lien avec les publics pour leur apporter une information de qualité. Les solutions d’intelligence doivent leur permettre de diffuser plus largement et de mieux valoriser leurs contenus», explique David Lacombled, président de La villa numeris. L’étude livre plusieurs enseignements clés, et entre autre que les Français très attachés à l’information… malgré la fatigue informationnelle. En effet, la place de l’actualité dans leur quotidien reste forte : 71% la jugent importante. Elle reste au cœur de la vie des Français, en ligne comme dans leurs échanges quotidiens. Les discussions sur l’actualité alimentent aussi bien les cercles privés que les réseaux sociaux. 93% des répondants estiment que s’informer est un droit, et 82% un devoir citoyen. A noter aussi que la moitié (57%) des plus des 65 ans et plus s’estiment «tout à fait d’accord» sur ce droit fondamental. Dans le même temps, une fatigue informationnelle s’installe: 42% des sondés déclarent se sentir moins bien informés qu’avant, 73% jugent les informations déprimantes, 64% se disent submergés et 55% rencontrent des difficultés à se forger une opinion claire. Face à la défiance et à la surcharge informationnelle, les Français adoptent une stratégie claire: croiser les sources. En moyenne, ils déclarent utiliser 3,6 types d’émetteurs d’information différents, avec des écarts notables selon l’âge et le niveau de diplôme, les profils les plus âgés et les plus diplômés ayant tendance à consulter davantage de sources. La télévision reste le média dominant : 58% des Français suivent les JT, 46% les chaînes d’info en continu, devant la radio (39%) et la presse quotidienne (33%). Les supports numériques facilitent cette diversification et contribuent à renforcer le réflexe de croisement des sources. Cette logique d’hybridation se renforce avec l’essor des méta-sources : 41% des Français passent par des agrégateurs ou des moteurs de recherche pour accéder à l’information. Un tiers des répondants suit aussi l’actualité via des personnes: experts, journalistes, influenceurs ou proches. L’étude révèle aussi que l’IA conversationnelle, bien qu’encore marginale (utilisée par 8% des Français, soit environ 4 millions de personnes), s’installe sous nos yeux dans ce paysage hybride. Son usage est massivement générationnel et ciblé. Ses utilisateurs sont jeunes (74% ont moins de 35 ans), urbains (65% vivent dans des agglomérations de +100k habitants) et connectés et familiers du numérique. Ils saluent ses performances pour vérifier ou compléter une information. Sur ce critère, l’IA est jugée beaucoup plus plus efficace que les autres sources. En revanche, elle n’est pas du tout adaptée, par nature, dans un usage de consultation de l’actualité chaude.Dans leur très forte majorité les utilisateurs des IA conversationnelles pour s’informer sont satisfaits des résultats générés : 85% dont 26% très satisfaits.