Alain Minc défend la suppression de la publicité dans l’audiovisuel public

    L’homme d’affaires et consultant Alain Minc a défendu mardi le projet de Nicolas Sarkozy de supprimer la publicité dans l’audiovisuel public, jugeant que c’était «une très bonne chose», mais il a refusé de dire s’il était celui qui avait soufflé l’idée au président. Interrogé sur France Inter pour savoir s’il était à l’origine de l’annonce par le président Sarkozy début janvier de la suppression de la publicité, comme l’affirmaient plusieurs journaux, il a déclaré qu’il ne répondrait pas sur ce point. «Mais je peux vous dire pourquoi je pense que c’est une très bonne chose de supprimer la publicité sur la télévision publique», a-t-il dit. «Dans tous les pays où la télévision publique fonctionne sans publicité, que ce soit l’Angleterre ou pour l’essentiel l’Allemagne, grosso modo le modèle est meilleur que dans les pays où elle fonctionne par la pub, l’Italie et l’Espagne», selon lui. Il a également défendu l’idée de compenser la perte de la ressource publicitaire par une taxe «infinitésimale» des opérateurs de téléphonie mobile et d’accès à Internet, «comme en son temps on avait fait financer le cinéma avec la télévision». «Quand j’entends les opérateurs de mobile et d’Internet dire qu’on va ralentir la modernisation de la société française, je rigole», a commenté Alain Minc. «Ils sont l’équivalent des sociétés concessionnaires d’eau d’il y a 20 ans, ils vivent entre eux, en oligopole, ils fixent leurs prix comme ils veulent» et «si on leur prélève quelques centaines de millions d’euros au titre du maintien d’un projet culturel cela ne me paraît pas indécent», a-t-il ajouté. M. Sarkozy doit installer ce mardi matin une «commission pour la nouvelle télévision publique», présidée par le patron des députés UMP Jean-François Copé, qui aura pour mission de trouver les moyens de compenser financièrement la suppression de la publicité.