A. LELOUP (Deezer) : « À l’avenir, nous souhaitons renforcer l’aspect social et communautaire de notre plateforme »

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C’est l’un des principaux fournisseurs indépendants de services de streaming musical au monde. Deezer propose à ce jour un catalogue de plus de 120 millions de titres dans 180 pays. En France, grâce aux nouveaux onglets Accueil et Explorer, c’est à l’utilisateur de décider s’il préfère rester dans sa zone de confort avec ses chansons préférées ou découvrir de nouvelles musiques et expériences. Entretien avec Alexandra LELOUP, Vice-Présidente Produit chez Deezer.

Comment Deezer utilise-t-elle l’IA pour affiner et améliorer ses recommandations musicales ?

 Nous utilisons le Machine Learning pour offrir de nouvelles suggestions musicales aux utilisateurs, sans les limiter à une sélection répétitive. Chaque fois qu’un utilisateur de Deezer écoute une chanson, notre système analyse ses préférences pour lui recommander des morceaux qui correspondent à ses goûts. Ces derniers temps, nous avons opéré un changement. Là où nous avions avant une page d’Accueil et une page Podcasts, on s’est dit qu’il fallait proposer une page Accueil ultra personnalisée et réconfortante qui permette de découvrir de nouvelles choses sur la base de ce que l’on connaît déjà, et une page Explorer, pour accéder à de nouvelles expériences et découvrir les dernières nouveautés musicales, sortir de sa zone de confort en explorant plus facilement le catalogue.

Comment assurez-vous que les utilisateurs puissent découvrir facilement la musique qui leur plaît, tout en étant exposés à de nouvelles tendances musicales?

On teste souvent de nouveaux algorithmes. On s’assure toujours d’améliorer les performances de recommandation. Mais avec 120 millions de titres disponibles, il faudrait bien plus d’une vie pour tout écouter…

Les «stories du jour» semblent être une fonctionnalité clé pour maintenir les utilisateurs informés sur Deezer. Quel impact ont-elles ?

L’atout de nos stories, c’est qu’elles sont affichées pour tout le monde, pour justement ouvrir une fenêtre vers de nouveaux horizons et permettre la découverte de tendances musicales au travers d’histoires, de faits… Les stories poussent ainsi à s’intéresser à des genres qui ne nous sont pas familiers parfois.

Avec des artistes mondiaux tels que Måneskin et Ed Sheeran, comment Deezer choisit-il les artistes pour ses «Sessions Deezer exclusives» ?

Chez Deezer, nous entretenons d’excellentes relations avec les maisons de disques et certains musiciens. Ed Sheeran est toujours à nos côtés, comme d’autres. En parallèle, on s’est toujours positionné comme une application de streaming découvreuse de talents.

Sur l’application, vous avez introduit des blind tests. Comment envisagez-vous leur évolution ?

Nos blind tests sont un véritable succès ! Nous sommes les seuls à proposer cela, et cette idée a été largement appréciée sur les réseaux. Nous avons rendu les blind tests accessibles à l’ensemble de notre catalogue musical. Vous avez la possibilité de concevoir vos propres quiz musicaux à partir de vos playlists. Il est possible de jouer en groupe, de se mesurer à d’autres, le tout dans un esprit de découverte musicale. Nous avons constaté que les blind tests peuvent aider les utilisateurs à découvrir d’autres morceaux. Nous prévoyons de renforcer cette fonctionnalité pour qu’elle devienne centrale dans la manière dont les utilisateurs interagissent entre eux. La découverte se fait aussi au travers d’amis ou d’influenceurs.

Comment Deezer envisage-t-il de continuer à se démarquer des autres plateformes de streaming ?

Ce qui distinguera Deezer, c’est l’expérience utilisateur et les nouvelles fonctionnalités que nous prévoyons d’ajouter. À l’avenir, nous souhaitons renforcer l’aspect social et communautaire de notre plateforme, d’une manière qui nous différencie nettement de Spotify ou d’Apple Music. Nous prévoyons d’introduire des outils permettant à des amis utilisant ces plateformes de streaming de se connecter, de former des groupes et de découvrir ce que les autres écoutent. C’est la direction que nous prendrons en France d’ici la fin de l’année.

Avec l’ajout de l’onglet vidéo, comment Deezer voit-il l’avenir du contenu vidéo et comment cela s’aligne-t-il avec la vision globale de l’entreprise ?

Bien que la vidéo ne soit pas notre priorité actuelle, elle demeure importante. Nous souhaitons la dynamiser et nous distinguer par une interface immersive. Pour nous, la vidéo s’oriente plus vers les coulisses, comme les «behind the scenes», les making-of d’albums ou les moments en coulisse des concerts. Bien sûr, nous envisageons d’ajouter des clips vidéo à un certain moment. Cependant, du point de vue de l’utilisateur, ce n’est pas le plus attractif. Ce qui importe vraiment, c’est d’offrir du contenu exclusif produit par les artistes.