A. LEWI (CANNESERIES) : «Les œuvres en compétition ont été triées sur le volet»

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La 4ème saison du Festival International des Séries de Cannes se tiendra du 8 au 13 octobre 2021 au Palais des Festivals et des Congrès et en ligne. Hier matin, la programmation a d’ailleurs été révélée à la presse. Quels enjeux autour du rendez-vous ? Détails avec Albin LEWI, Directeur artistique de CANNESERIES.

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Quelles sont vos ambitions stratégiques pour CANNESERIES ?

Albin LEWI

Notre rendez-vous connaît une montée en puissance progressive, et une reconnaissance internationale. Nous commençons à avoir un historique en faisant émerger des séries exigeantes et accessibles. En 2017, nous sommes partis de rien. Il a fallu expliquer la ligne éditoriale et les ambitions du festival. Aujourd’hui, nous sommes totalement identifiés dans le marché. Organiser un festival depuis 2020 est une gageure. On apprend énormément. Il n’y a pas une édition qui se ressemble. Une chose est sûre, il y a une reconnaissance de l’industrie et du public. Nous voulons faire en sorte que la sélection des séries soit optimale et que les plus grands talents y participent. Depuis l’année dernière, nous avons mis en place un prolongement du festival en ligne avec une partie de la programmation accessible à un public extérieur qui peut visionner les séances virtuellement, et assister à des rencontres avec ceux qui font les séries. (Selon nos informations, le festival CANNESERIES dispose d’un budget de 3,5 M€, ndlr).

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Quel est le parti pris artistique autour de la manifestation ?

Albin LEWI

CANNESERIES se déroule dans une ville particulière, glamour et reconnue à l’international. Notre parti pris a toujours été de sélectionner peu de séries : 10 séries longues, 10 séries courtes, 4 séries hors-compétition et des rendez-vous à l’Espace Miramar. Les œuvres en compétition ont été triées sur le volet. Chacune d’elles doit avoir sa place. Elles ne sont pas noyées dans une programmation trop dense. De plus, l’équipe de CANNESERIES est sensibilisée au sujet de la représentation de la diversité dans les séries. Nous avons essayé de faire en sorte que cette sensibilisation transparaisse dans la sélection de l’ensemble de nos séries, dans les rendez-vous et masterclass que nous organisons et les prix que nous remettons.

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Quelles tendances percevez-vous parmi les séries en compétition officielle ?

Albin LEWI

Il y a une vraie explosion en termes de nationalités. Parmi les séries en compétition, nous en avons 9 d’origines différentes. On constate aussi une montée en puissance de la qualité de chacune des séries. En revanche, il n’y a pas de tendances en termes de genres ni de durée. Tout est disponible. Tous les formats sont explorés. Les sujets traités sont très différents mais ils le sont toujours avec une originalité dans le scénario et/ou la mise en scène. Depuis le lancement du festival, nous observons que tous les pays peuvent avoir un succès international, ce qui était impossible par le passé. Très peu de séries locales pouvaient voyager. Le marché anglo-saxon avait une grande part du gâteau. Aujourd’hui, tout est ouvert.

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Quelle place accordez-vous aux professionnels du secteur ?

Albin LEWI

CANNESERIES a toujours été rattaché à un marché audiovisuel (MIPCOM cette année). Les professionnels sont donc bien présents. Notre manifestation est un tremplin pour des talents, une vitrine pour des séries et un coup de projecteur pour de nouveaux auteurs. Cette année, nous renouvelons «The CANNESERIES Writers Club», deux jours sont entièrement dédiés à l’univers des scénaristes avec des masterclass, études de cas et tables rondes en anglais. 50 scénaristes (français et étrangers) vont partager leurs expériences, échanger avec des producteurs, des chaînes, des plateformes ainsi que des agents et des showrunners. Cette nouvelle pierre à l’édifice de CANNESERIES est très importante à nos yeux. On a vraiment fait du sur-mesure pour répondre à un besoin.