De Cartoon Network à Boomerang en passant par Boing, les chaînes jeunesse du groupe WarnerMedia déploient de gros moyens pour la période des vacances scolaires. Une stratégie à la fois locale et internationale qui s’est d’ailleurs établie autour de ces antennes complémentaires. Pour nous en parler, média+ s’est entretenu avec Ariane SUVEG, Head of Kids Channels chez WarnerMedia pour la France, l’Afrique et Israël.
MEDIA +
A l’approche de Noël, la période des vacances est-elle tout aussi importante que le reste de la saison ?
ARIANE SUVEG
La période des vacances est bien plus stratégique pour nos chaînes jeunesse. Comme les enfants ont une disponibilité beaucoup plus grande pour regarder la télévision, on adapte notre offre. Nous jouons ainsi de la complémentarité de nos trois chaînes jeunesse pour toucher un public assez large d’enfants et de familles. Cartoon Network est très axée sur la comédie décalée et irrévérencieuse. Intergénérationnelle, Boomerang vise un public plus jeune puisqu’elle est axée sur la comédie visuelle avec des héros très connus par toute la famille comme «Tom & Jerry», «Looney Tunes Cartoons» ou «Scooby Doo». Boing s’inscrit comme une chaîne mixte avec des licences fortes. Nous avons toute une programmation de nouveaux contenus avec des grilles spéciales pour les vacances.
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Comment structurez-vous la programmation de vos chaînes en cette fin d’année ?
ARIANE SUVEG
Rien qu’en décembre, Boomerang lance le reboot inédit de la série «Thomas et ses amis : Tous en avant !», ainsi qu’une programmation de spéciaux de Noël autour des «Looney Tunes» et de «Tom & Jerry». Sur Cartoon Network, nous mettons à l’honneur les nouvelles séries originales et inédites «Douggy et Pony font leur show», «Supa Strikas», ou encore le nouvel opus d’«Adventure Times» et la pépite «Infinity Train». Quant à Boing, nous proposons les nouveaux épisodes de la série d’aventures «Power Players». Puisque les enfants sont largement disponibles, nous pouvons proposer des programmations verticales autour des licences phares sous forme de marathons : «Les As de la Jungle», «Totally Spies», «Trolls : Trollstopia». De plus, pendant la période de Noël et durant les deux semaines de vacances, nous allons pouvoir offrir en clair nos trois chaînes pour les abonnés SFR.
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Comment se consomment vos chaînes ?
ARIANE SUVEG
Pendant les vacances, la consommation est assez similaire à ce que nous observons le week-end. Les enfants sont très présents le matin, et dès le début d’après-midi contrairement à la période scolaire. Nos chaînes en linéaire offrent une programmation sur-mesure pour guider les enfants dans un environnement très chaleureux et animé. Face aux nombreuses chaînes jeunesse, notre public a parfaitement identifié l’ADN de nos antennes. On les accompagne ainsi non-stop avec des programmations spéciales et verticales.
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Cette programmation sur-mesure se construit-elle à travers de nouvelles et d’anciennes licences ?
ARIANE SUVEG
Le groupe WarnerMedia n’est pas simplement un diffuseur, c’est aussi un producteur. Nous avons les Cartoon Network Studios, le studio Warner Bros Animation et un studio européen Hanna-Barbera Productions. On a pu créer des franchises extrêmement fortes avec un succès prolongé sur de nombreuses années. Les séries d’animation «Teen Titans Go!», «Scooby-Doo», «Tom & Jerry» traversent le temps. Nous avons cette capacité d’être en production permanente et de renouveler notre offre. Parmi nos nouvelles productions originales «maisons», figure notamment «We Baby Bears» au printemps prochain. A côté de cela, grâce à nos accords de coproductions et de pré-achats, nous collaborons avec des producteurs d’animation extérieurs, sur des nouvelles licences de séries animées.
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Quels sont les formats les plus demandés par votre public ?
ARIANE SUVEG
Il y a une liberté très forte sur les formats, notamment parce que les modes de consommation changent. Même si nous privilégions les épisodes de 11’ et 22’, nous explorons beaucoup les séries courtes puisque nous sommes sur tous les supports. Le format aujourd’hui a moins d’importance qu’avant. Notre approche est guidée davantage par le type d’histoire que nous voulons créer. Notre crédo c’est la créativité. On ne se base pas en fonction d’attentes, mais nous créons des tendances sur la base de la préoccupation des enfants, de l’évolution des valeurs dans la société. L’idée est de proposer aux enfants des choses qu’ils n’ont jamais vues jusqu’à présent, avec des héros qui sortent des stéréotypes et qui surprennent. Nous sommes très attentifs au monde dans lequel vivent les enfants. On sent bien l’importance de la diversité, du respect des individualités, et de l’inclusion des filles et des différentes cultures à travers les prochaines productions.
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Quelles sont les séries en cours de fabrication ?
ARIANE SUVEG
Autour de la licence «Gumball», nous préparons une série et un film. Nous allons lancer aussi «La Quête héroïque du valeureux Prince Ivandoe», une série longue avec des épisodes de 11’, produite par nos studios en Europe. Pour la saison prochaine, notre line-up de contenus sera particulièrement musclé, avec entre autres une série dérivée de «Batman» mais pour les plus petits.
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Au sein d’un groupe international, quelle souplesse avez-vous en France sur les choix de séries mises à l’antenne ?
ARIANE SUVEG
Nous avons une vraie souplesse éditoriale puisque nos trois antennes ont été conçues pour le public français. On a la chance d’être un groupe international et de pouvoir unir nos forces pour commissionner, pré-acheter ou coproduire des séries d’animation de très haute qualité. Ces séries, nous les partageons avec nos collègues en Europe. L’animation traverse bien les frontières. Cela nous donne aussi une base de contenus internationaux qui font l’ADN de nos marques. En termes de contenus, il y a en parallèle des spécificités locales très fortes. Sur la programmation, nos antennes s’adaptent au rythme scolaire, aux habitudes de consommation et à l’univers de concurrence. En matière d’offres, nous pouvons faire des achats purement locaux comme avec la série dérivée du film «Baby Boss», «Trolls» ou bientôt « Le Petit Nicolas».
