Altice ne «cèdera pas aux demandes de Free» sur la rémunération de la diffusion des chaînes de son groupe par l’opérateur Iliad (Free)

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Le Président Directeur Général d’Altice Alain Weill a indiqué jeudi que son groupe ne «cèderait pas aux demandes de Free», dans le bras de fer qui oppose les deux groupes sur la rémunération de la diffusion des chaînes de son groupe par l’opérateur Iliad (Free).

«Céder aux demandes de Free c’est remettre en cause les accords signés avec Bouygues Telecom qui rémunère nos chaînes, Canal ou SFR», a expliqué Alain Weill, lors d’un point-presse au siège d’Altice, à Paris. «On est prêt à négocier, mais on ne peut pas céder à ce diktat, d’autant plus qu’il est discriminatoire car Free rémunère les services globaux proposés par exemple par TF1 ou M6», a-t-il ajouté.

Vendredi, les chaînes d’Altice (BFMTV, RMC Découverte, RMC Story et BFM Business) n’étaient plus disponibles sur les Freebox, l’accord de rémunération pour leur diffusion étant arrivé à échéance. Mais Iliad a ensuite rétabli leur diffusion, une situation jugée inacceptable par Altice, qui a accusé son concurrent de «pirater la livraison du signal des chaînes».

Avec 30 millions de foyers recevant la télévision via une box ADSL, les opérateurs télécoms sont devenus des intermédiaires incontournables. Pour l’ensemble des groupes de médias, la diffusion des chaînes gratuites, et plus encore de leurs «services à valeur ajoutée», comme la télévision de rattrapage («replay»), la vidéo à la demande ou des programmes en avant-première, doivent être rémunérés par les opérateurs qui proposent à leurs abonnés des offres «internet-téléphonie-télévision».

Un point de vue que les opérateurs ont toujours réfuté, rappelant que la diffusion des chaînes gratuites de la TNT devait, par définition, être gratuite. «Il y a des négociations, on va rester extrêmement sereins. Je pense que notre vision est la bonne: dans le futur toutes les chaînes seront rémunérées par les opérateurs. C’est le sens de l’Histoire», estime Alain Weill, reconnaissant qu’il s’agissait d’une période «difficile» avec un changement de modèle.

Altice a saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel d’une procédure de «règlement de différends», dont l’instruction est en cours. Iliad, la maison mère de Free, avait indiqué à l’expiration de l’accord en mars ne pas avoir «reçu de vraie proposition commerciale» de la part d’Altice concernant «les services à valeur ajoutée».