Vendredi 19 juin, le nouveau conseil d’administration de la Scam (Société civile des auteurs multimédia) a élu sa nouvelle Présidente, Anne GEORGET. Nous l’avons rencontrée hier dans le cadre du Sunny Side of The Doc, le marché international du documentaire de La Rochelle. Rencontre.
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Quelles actions souhaitez-vous mener prioritairement en tant que Présidente de la Scam pour les deux ans à venir ?
Anne GEORGET
Beaucoup de choses ont déjà été initiées par Julie Bertucelli à qui je succède. Les actions entreprises par la Scam demanderont, dans les semaines à venir, beaucoup d’huile de coude. Nous avons des métiers formidables, il faut à tout prix que nous en donnions une meilleure résonance. En 2014, 2.184 nouveaux auteurs ont rejoint la Scam. De nombreux partenaires sont à mettre autour de la table. Nous devons aussi retrouver une plus grande sérénité et un meilleur dialogue avec les diffuseurs afin que nous réussissions à bien travailler avec eux. Le dialogue s’est un peu tendu ces dernières années.
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Quels genres de crispations ressentez-vous avec les chaînes de télévision ?
Anne GEORGET
De manière globale, les auteurs doivent reconnaître qu’il y a au sein des chaînes du service public, des professionnels sincèrement passionnés par les documentaires, et qu’ils se battent pour le genre. A contrario, les chaînes ne doivent pas être susceptibles à chaque fois qu’une pétition est lancée par les auteurs. Les diffuseurs ne doivent pas le prendre comme un «assassinat en règle», mais comme une prise de parole forte et délibérée. Nous devons parvenir à équilibrer le dialogue.
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Qu’est-ce qui bloque entre France Télévisions et les auteurs ?
Anne GEORGET
Les auteurs veulent leur liberté. Et le point de dialogue avec les chaînes est devenu un point de confrontation. Sachant que le métier de producteur est lui aussi parfois compliqué, l’auteur se retrouve seul face aux diffuseurs. Il faut bien comprendre que pendant ces moments, l’auteur est fragilisé. Il a mis ses tripes sur la table durant un et deux ans et face à lui, à ce moment précis, il y a un chargé de programmes qui peut être dans une situation de toute-puissance.
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N’est-ce pas aux producteurs de soutenir ses auteurs auprès des chaînes ?
Anne GEORGET
Il y en a qui le font ! Mais dans des moments de difficultés économiques, des producteurs peuvent – avec la chaîne en question – avoir plusieurs projets en cours. Ils n’ont pas envie d’aller à la castagne avec le diffuseur.
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Quels sont plus globalement les demandes de vos 37.000 membres ?
Anne GEORGET
Tous les types d’œuvres doivent réussir à s’exprimer. C’est le point crucial des demandes de nos membres. Ces dernières années, la Scam s’est positionnée sur la cartographie des médias de manière importante en menant des combats à Bruxelles, auprès du CNC, etc. Nous sommes un partenaire de discussions. Nous avons été pleinement associés à la réforme du Cosip. La Scam est un outil au service des auteurs de l’audiovisuel, de la radio, de l’écrit, des images fixes et des formes émergentes. Nous sommes tous amenés à être, un jour au l’autre, multimédias.