Au coeur du 55ème Festival de Télévisions de Monte- Carlo, se tenaient les «Content & Multiscreen Experience». L’occasion pour média+ de s’entretenir avec Christophe RIANDEE, DGA de Gaumont.
MEDIA +
Alliant des activités de production, de distribution, un parc de salles et un catalogue de films fourni, Gaumont est un acteur majeur du cinéma mais aussi de la télévision. Comment s’organisent vos activités ?
Christophe RIANDEE
Gaumont est une société qui fête cette année ses 120 ans d’existence. Notre principale activité historique est celle de la production et de la distribution cinématographique, avec l’exploitation d’un catalogue. Lancée il y a 5 ans, notre activité télévisuelle a très bien démarré. Son chiffre d’affaires est un peu en dessous de celui du cinéma. Aujourd’hui, nous produisons des séries françaises pour le marché hexagonal mais c’est un secteur tout de même très «limité». En effet, ces fictions ne se vendent pas nécessairement à l’international. En télévision, nous sommes plus internationaux que français. Aux Etats-Unis, 25 personnes développent, produisent et distribuent nos séries. Quatre personnes sont basées à Londres et assurent la distribution de l’ensemble de nos produits TV. A Paris, une quinzaine d’employés s’occupent de la fiction européenne et française, tandis qu’une dizaine de personnes sont en charge de l’animation. L’objectif, à ce jour, est de développer nos activités TV en Europe. Cela passe par des coproductions et cela prend du temps car le marché n’est pas aussi régulé et organisé qu’aux Etats-Unis.
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Quelle est votre logique de création de séries TV aux USA ?
Christophe RIANDEE
C’est assez spécifique parce que nous ne faisons pas de pilotes aux Etats-Unis. On considère que cela coûte trop d’argent. Nous faisons du «Direct to Series» en proposant aux diffuseurs de payer moins cher avec une «licence fee» (redevance), et de s’engager sur plus d’épisodes. Nous complétons le budget par des financements internationaux, et nous pouvons ainsi lancer la production d’une saison complète. C’est beaucoup plus intéressant pour les auteurs et les créateurs parce qu’ils travaillent d’emblée sur 13 épisodes.
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Que préparez-vous aux Etats-Unis ?
Christophe RIANDEE
Beaucoup de projets sont en cours de financement. Entre juillet et août, il y aura la saison de renouvellements. Nous aurons alors une vision beaucoup plus claire de notre line-up de production. A travers notre filiale américaine Gaumont International Television, nous avons notamment développé la série «Hannibal», considérée par la critique américaine comme la meilleure série de 2014. (NBC vient d’annuler la série après 3 saisons, ndlr).
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Allez-vous décliner quelques-uns de vos films Gaumont en séries ?
Christophe RIANDEE
Bien entendu ! Nous possédons quelques films iconiques sur lesquels nous travaillons pour les décliner en séries. Je pense notamment aux «Visiteurs». Nous sommes au stade de l’écriture sur ce projet. Nous le développons tout seul, comme des grands, et nous irons ensuite en parler aux chaînes pour savoir si cela les intéresse ou pas.
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Quelle est votre logique de production cinéma ?
Christophe RIANDEE
Nous misons sur un éclectisme total. Ce sont des choix conduits par le plaisir de faire. Nous n’avons ni formules, ni recettes. Nous travaillons avec beaucoup de producteurs, réalisateurs, qu’ils soient jeunes ou confirmés, sur des sujets extrêmement variés.
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Quels enjeux percevez-vous dans l’audiovisuel ?
Christophe RIANDEE
La grande inquiétude du moment est de savoir quel est l’impact réel des plateformes VOD sur le secteur. La France est un pays extrêmement régulé où ces opérateurs n’ont pas beaucoup de places. En revanche dans d’autres pays du monde, ils révolutionnent la façon dont les séries se financent et la manière dont les fenêtres de diffusion s’organisent. Netflix et Amazon changent la donne parce qu’ils mettent le consommateur au centre du dispositif. Du coup, la chaîne de valeur est totalement réorganisée.
