Après les blockbusters, retour aux sources pour l’étoile montante du cinéma français Anamaria Vartolomei

Entre deux blockbusters, l’étoile montante du cinéma français Anamaria Vartolomei («L’Événement», «Le Comte de Monte-Cristo») fait à Cannes un retour aux sources vers le cinéma d’auteur, avec un thriller tourné dans un hôpital pédiatrique. Dans «L’intérêt d’Adam» (1h15), en salles le 1er octobre, l’actrice de 26 ans incarne une mère persuadée d’agir pour le bien de son fils hospitalisé, mais qui met sa vie en danger en s’obstinant à désobéir aux directives des médecins. Ce thriller haletant, signé de la Belge Laura Wandel, fait l’ouverture mercredi de la Semaine de la critique, une place d’honneur au sein de cette section parallèle. Dans ce huis clos, Anamaria Vartolomei fait face à Léa Drucker, parfaite en infirmière prête à braver les règles pour sauver la mère et l’enfant. «J’aime le côté très viscéral, implacable, net et sans fioritures» du film, a déclaré Anamaria Vartolomei, lors d’une interview sur la Croisette. «Il y avait un truc qui m’a beaucoup touchée dans la façon d’être (du personnage) parce que je me dis que c’est son 1er enfant. C’est toujours la première fois pour un enfant mais c’est la 1ère fois pour les parents, la 1ère fois qu’ils sont parents. Il faut aussi qu’ils s’autorisent à commettre des erreurs parfois». Enfant-actrice dès ses 10 ans, César du meilleur espoir féminin en 2022 pour «L’Événement», adapté d’Annie Ernaux, où elle incarnait une jeune femme bravant les interdits pour avorter, Anamaria Vartolomei a depuis connu une carrière météoritique, s’ouvrant aux grosses productions. Elle a joué, l’an dernier, Haydée dans l’adaptation du «Comte de Monte-Cristo» et partagé l’écran, dans un anglais parfait, avec Robert Pattinson dans «Mickey 17» de Bong Joon-Ho cette année. Elle a aussi tourné dans un biopic événement sur De Gaulle, qui sortira prochainement au cinéma en deux parties, et dans la série «Merteuil», adaptation très attendue des «Liaisons dangereuses». Mais celle, qui a commencé par le théâtre, assure ne pas en oublier pour autant ses fondamentaux : «j’ai eu des projets assez ambitieux financièrement, assez gros, grand public. J’avais envie de revenir à ma source qui est quand même un cinéma indépendant, d’auteur, social, qui met en avant la vie plus que la fantaisie», explique-t-elle. Elle vient d’ailleurs de tourner aussi dans un film roumain, encore inédit en France, et produit par Cristian Mungiu, grande voix du cinéma d’Europe de l’Est. Et incarnera bientôt Juliette Gréco dans un biopic de Miles Davis. Sur les plateaux hollywoodiens, «c’est beau, c’est fascinant, et puis c’est bien qu’il y ait autant de monde», salue-t-elle. «Mais j’aime bien quand même les discussions autour d’un projet, sans pression de temps (…) j’aime bien les petits décors assez intimistes, (le fait) que tout le monde partage la même loge et qu’il y ait un truc presque de coloc». «J’aime bien faire les deux, parce qu’à la fois tu as envie d’oeuvres fictives, de merveilleux, mais à la fois, moi, ce que j’aime, c’est aussi la vie et le cinéma social !», ajoute-t-elle. «J’ai envie de poursuivre quand même sur les deux voies». En quelques années, Anamaria Vartolomei est devenue à l’aise dans le star système, représentant notamment la maison Chanel. A Cannes, elle pourra côtoyer ses modèles, comme la présidente du jury Juliette Binoche. Cette dernière «a dépassé les frontières et elle l’a toujours fait avec goût», souligne l’actrice. «Elle m’inspire parce que j’ai le sentiment qu’elle est habitée par ce qu’elle fait. Si elle a eu le succès qu’on lui connaît, c’est aussi parce qu’elle a toujours su pourquoi elle faisait ça».