ARTE : «On va tout péter», le nouveau documentaire de Lech Kowalski lundi 24 juin à 22h55

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ARTE diffuse lundi 24 juin «On va tout péter» (ARTE France, Revolt Cinéma), le nouveau documentaire de Lech Kowalski sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au dernier festival de Cannes. Pendant neuf mois, en 2017, Lech Kowalski a capté en cinéma direct le combat des salariés de GM&S, dans la Creuse, pour sauvegarder leurs emplois menacés par la fermeture de l’usine. Printemps 2017.

Dans la cour de l’usine GM&S, à La Souterraine (Creuse), deux bonbonnes de gaz sont accrochées à une citerne du groupe industriel Air Liquide barrée de l’inscription «On va tout péter». Révoltés par la fermeture annoncée de l’équipementier automobile, dont les principaux clients ont pour nom PSA et Renault, lesquels passent désormais commande à l’étranger, les salariés ont équipé leur bombe artisanale d’un détonateur.

Yann, Jean-Marc, Vincent, René, Petit Lu et le reste des salariés menacent de faire sauter l’usine dans laquelle ils ont travaillé chacun deux ou trois décennies, si rien n’est fait pour sauver les 277 emplois du site.

Peu après, la visite à Bellac d’Emmanuel Macron – qui se défend d’être «le Père Noël» – préfigure tout de même l’amorce d’un dialogue, accompagné d’une cellule de crise pour chercher un repreneur. Le combat des salariés ne fait que commencer: à défaut d’une offre, le tribunal de commerce liquidera l’usine… Cinéaste engagé («I pay For Your Story», «La malédiction du gaz de schiste») et chantre du cinéma direct, Lech Kowalski est resté en immersion pendant neuf mois, caméra au poing, auprès des salariés de GM&S en lutte.

Il saisit sur le vif les assemblées générales, les moments de doute où l’espoir vacille, les paroles qui redonnent courage, avant d’emboîter le pas à une délégation qui tente d’occuper des sites de production de PSA et Renault.

Souvent âpre quand la colère explose, parfois drôle, comme cet échange entre un ouvrier et un CRS partageant une passion pour la pêche à la carpe, son film, présenté cette année à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, prend un tour poignant lorsque le repreneur annonce sa décision de se séparer de 157 salariés, chacun redoutant alors de rester sur le carreau.

Chronique d’un monde ouvrier qui se désagrège, On va tout péter interroge sur les moyens de se battre et de préserver sa dignité face à la loi du plus fort, sans sombrer dans la violence.