Des journalistes de l’audiovisuel public (France 2, France 3, RFO, Radio France et RFI) ont lancé une pétition pour demander l’organisation de débats contradictoires entre les candidats à l’élection présidentielle, dans un communiqué diffusé lundi. «Nous ne pouvons cautionner la dérive populiste qui consisterait seulement à donner la parole à des panels de citoyens interpellant directement les candidats, les journalistes étant cantonnés dans le rôle de M. Loyal porteurs de micros et ne pouvant exercer leur droit de suite sur les propos tenus par les différents candidats», expliquent les journalistes à l’initiative de la pétition qui aurait déjà reçu 2 500 signatures à ce jour. «Nous ne pouvons nous satisfaire d’émissions d’info-communication où un seul candidat est invité pour parler de ses propositions au prétexte que les «grands candidats» refuseraient tout débat contradictoire», ajoutent-ils. Les journalistes reconnaissent que les directions des chaînes publiques «accordent à cette élection une plus large place dans les grilles de programmes et à des heures de plus grande écoute». Mais ils estiment que «malgré le rappel à l’ordre» du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), «les temps de parole ne sont toujours pas équilibrés entre les différents candidats, la bipolarisation est encore trop présente». «Nous ne voulons pas que le fossé se creuse encore un peu plus entre nous et les citoyens qui nous financent au travers de la redevance. Les radios et télévisions du service public sont les leurs», ajoutent-ils, en réclamant «comme la majorité des citoyens, des débats entre les différents candidats, non seulement entre ceux de droite et ceux de gauche, mais aussi internes à la gauche et à la droite». «Les projets de société doivent-être confrontés pour que les citoyens se forgent leur opinion», concluent-ils.