Une vingtaine de chaînes YouTube diffusent des vidéos générées par l’intelligence artificielle (IA) véhiculant de fausses informations sur le procès pour trafic sexuel du magnat du hip-hop P. Diddy.
Des contenus qui engrangent des millions de vues et tirent profit de la désinformation, selon des chercheurs.
Ce flot de contenus mensongers menace de fausser la perception du public à propos du procès ultra médiatisé du rappeur qui se déroule depuis sept semaines à New York, où les jurés délibèrent mardi pour la deuxième journée consécutive.
Les chaînes à l’origine de la diffusion de ces vidéos ont cumulé près de 70 millions de vues avec environ 900 vidéos sur P. Diddy – Sean Combs de son vrai nom – au cours de l’année écoulée, selon les données d’Indicator, un média américain spécialisé dans la désinformation en ligne.
Ces vidéos présentent généralement des miniatures générées par l’IA montrant des célébrités à la barre des témoins, souvent accompagnées de citations inventées de toutes pièces.
Une chaîne nommée Pak Gov Update, qui auparavant diffusait du contenu sur le Pakistan, a par exemple publié une vidéo de près de 30 minutes intitulée «Jay-Z brise le silence sur la controverse autour de Diddy», avec une miniature représentant le rappeur américain en pleurs avec une fausse citation : «JE SERAI BIENTÔT MORT». Cette chaîne a commencé à diffuser du contenu sur le procès de P. Diddy ces dernières semaines en publiant des vidéos similaires avec de faux témoignages attribués à d’autres vedettes comme l’humoriste Kevin Hart ou le chanteur Usher.
Il s’agit de «l’une des 26 chaînes YouTube identifiées par Indicator comme utilisant un mélange de fausses affirmations et d’«IA slop» pour tirer profit du procès de Diddy», a déclaré Craig Silverman, cofondateur de ce média.
De plus en plus répandu sur les réseaux sociaux, l’«IA slop» («bouillie d’IA») désigne du contenu visuel, souvent de mauvaise qualité, généré à l’aide d’outils d’intelligence artificielle bon marché et facilement accessibles.
De nombreux créateurs sur YouTube ou TikTok proposent des formations payantes pour apprendre à monétiser ces contenus viraux sur les plateformes, dont beaucoup ont réduit leur modération.
Sollicité, YouTube n’a pas immédiatement donné suite. Poursuivi notamment pour trafic sexuel et association de malfaiteurs, Sean Combs, 55 ans, risque la prison à vie.