B. LESAGE (Arcom) : «Les téléviseurs sont les équipements les plus gourmands en ressource et en énergie»

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Pour la première fois, les usages audiovisuels des Français font l’objet d’une évaluation de leur impact environnemental à travers une étude inédite, conduite par l’Arcom et l’Arcep en collaboration avec l’ADEME. L’occasion pour media+ d’évoquer ces résultats avec Bénédicte LESAGE, membre de l’Arcom.

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En quoi était-ce important pour l’Arcom (et l’Arcep) de s’intéresser à l’impact environnemental des usages audiovisuels en France en 2022 ?
Bénédicte LESAGE

Pour mesurer l’impact environnemental des usages audiovisuels en France, la loi du 22 août 2021, dite «Climat et résilience» donne compétence à l’Arcom, en lien avec l’Arcep et en collaboration avec l’ADEME, de réaliser des études tous les deux ans. Les résultats obtenus documentent l’empreinte environnementale des différents modes de consommation audio et vidéo en France. Pour agir efficacement en faveur de la transition écologique, il est nécessaire de connaitre l’influence des industriels, des éditeurs audiovisuels et numériques, mais aussi des particuliers sur cet impact, et les leviers les plus pertinents à la disposition de chacun d’entre eux pour minimiser celui-ci. L’évolution rapide des technologies et des modes de consommation nécessitent de suivre régulièrement les actions d’écoconception et de sobriété engagées en faveur de la préservation de l’environnement.

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Quels sont les terminaux les plus contributeurs aux impacts environnementaux des usages audiovisuels ?
Bénédicte LESAGE

Rappelons en préambule que si l’impact carbone de nos usages audiovisuels est faible à l’échelle de l’empreinte carbone de la France (0.9%), sa progression est croissante. Sans action, elle pourrait augmenter de 30% d’ici 2030. Les terminaux des utilisateurs représentent la majeure partie de cet impact notamment lors de leur fabrication et en fin de vie. Les téléviseurs sont les équipements les plus gourmands en ressource et en énergie, suivis des réseaux (les réseaux mobiles en premier lieu), et les centres de données.

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En quoi la publicité peut-elle jouer un rôle dans l’impact environnemental ?
Bénédicte LESAGE

Les contenus vidéo ou audio sont souvent accompagnés de publicité. L’impact des temps de publicité supplémentaires se traduit ainsi par une sollicitation des centres de données, réseaux et terminaux supplémentaires pour diffuser, visionner ou écouter les contenus publicitaires. L’étude met ainsi en évidence que la publicité peut augmenter jusqu’à 25% l’impact carbone du visionnage de contenus vidéo, en particulier pour les usages sollicitant de la publicité programmatique (plateformes de partage de vidéos, TV de rattrapage, etc.).

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Quels sont les leviers d’actions identifiés pour limiter l’impact environnemental de nos usages audiovisuels ?
Bénédicte LESAGE

Aux professionnels, qui ont la marge de manœuvre la plus importante, nous les encourageons à favoriser l’écoconception des terminaux et des services, à accroître la durabilité et la réparabilité des équipements pour allonger leur durée de vie, à développer le reconditionnement, à promouvoir une démarche de sobriété numérique, et à encourager les éditeurs audiovisuels à informer leurs publics sur ces enjeux environnementaux. Aux utilisateurs, nous leur proposons des gestes simples comme le fait de visionner ou d’écouter leurs contenus en wifi plutôt qu’en 4G, dont l’impact environnemental est supérieur, ou encore le fait d’utiliser les modes «sobres» lorsqu’ils leurs sont proposés. Nous savons le grand public de plus en plus sensibilisé aux questions environnementales, et les professionnels à l’écoute de leurs consommateurs. Nous suivrons avec beaucoup d’attention la mise en œuvre des solutions préconisées dans l’étude.