Inspiré par la santé florissante d’une institution comme «Le Canard Enchaîné», «Bakchich Hebdo», déclinaison papier du site Internet éponyme, se lance sur un marché de la presse satirique déjà bien fourni avec l’espoir de trouver sa place. L’affaire n’est pas gagnée. Face à la chute des recettes publicitaires de son site Internet, Nicolas Beau, patron de «Bakchich» et ancien du «Canard Enchaîné», n’avait guère le choix pour sauver le groupe du dépôt de bilan. Afin de redresser la barre, M. Beau compte sur les ventes de son hebdo (sans contenu publicitaire dans un premier temps) à raison de 1,80 euro le numéro.Et mise sur 25 000 exemplaires vendus dès le lancement. «La mine d’or que représente «Le Canard» fait rêver», analyse Jean-Clément Texier, banquier conseil spécialisé dans la communication. ««Le Canard» est largement bénéficiaire dans une presse qui se plaint de ne pas avoir de fonds propres, il ne s’est pas diversifié au delà de son métier, il n’est pas allé sur le net. Il a pratiquement trois années d’exploitation en réserve», souligne-t-il. La sortie de «Bakchich Hebdo» n’inquiète pas ses rivaux. ««Bakchich» est surtout un concurrent pour «Le Canard» car s’il se détermine comme satirique, son contenu est surtout fait d’info: on sent que le dessin n’est pas une préoccupation première», relève Riss, dessinateur et directeur de la rédaction de «Charlie Hebdo». Le journal annonce des ventes en kiosques d’environ 38 000 exemplaires et 15 000 abonnés. Pour M. Texier, le succès du «Canard» est loin d’être duplicable. «Personne n’est arrivé jusqu’à présent à faire un contre «Canard». Seul a émergé «Charlie Hebdo», né du travail de dessinateurs, avec un ton et des engagements que n’a pas le «Canard»».