La suppression de la publicité à France Télévisions soulève la question des droits de retransmission des grands événements sportifs, domaine dans lequel les ambitions affichées par les chaînes publiques appellent des moyens conséquents. Le groupe public dispose d’un budget annuel de quelque 150 millions d’euros pour acquérir la diffusion d’épreuves prestigieuses. Au programme : le Tour de France et les grandes courses cyclistes, le tournoi de Roland-Garros et la Coupe Davies, le Tournoi des Six Nations et la Coupe d’Europe de Rugby, la Coupe de la Ligue et la Coupe de France de football, les championnats du Monde et d’Europe d’athlétisme. S’y ajoutent le Rallye-Dakar, le marathon de Paris, les championnats d’Europe et du Monde de patinage, la Fed Cup. «Le sport est certainement le domaine qui pose le plus de problèmes à l’heure actuelle», juge un spécialiste du secteur, alors que «la réflexion» sur l’arrêt de la pub à la télé publique n’en est qu’à ses débuts. Avec plusieurs questions à la clé. Comment va s’organiser la compétition entre France Télévisions et des chaînes privées comme TF1 et M6 ? Quelle sera la capacité budgétaire dont disposera le groupe public pour le sport ? A titre d’exemple, TF1 ne cache pas son intérêt pour le Tour de France, tandis que M6 commence à avoir une politique sportive très agressive notamment en matière de foot. «Le service public risque de ne plus être dans un univers concurrentiel et de passer à une logique de service public. Pour le sport aussi, il faudra que la mission de service public de France Télévisions soit plus clairement définie», note Frédéric Bolotny, économiste au centre de droit et d’économie du sport de Limoges. Pour lui, «il faudra considérer que certains événements appartiennent au patrimoine médiatique national et qu’ils doivent être couverts». Cette notion de «patrimoine» est relevée par nombre de professionnels.