BFMTV va diffuser moins d’images «en boucle» et renouvèle ses éditorialistes

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BFMTV va diffuser moins d’images
«en boucle» et renouveler ses
éditorialistes, ont annoncé vendredi
ses dirigeants dans le cadre d’une
réflexion menée en plein mouvement
des «gilets jaunes». Alors que les
critiques se multiplient du côté
des «gilets jaunes» comme du
gouvernement, la chaîne tente de
«mettre fin à l’effet hypnotique» de
ces images, avec des photos et des
séquences plus longues, a déclaré la
directrice de la rédaction de BFMTV,
Céline Pigalle, lors d’une rencontre
avec l’association des journalistes
médias. «On ne va pas arrêter
de montrer des images violentes
mais elles seront plus encadrées»,
diffusées dans des sujets et non plus
en habillage de l’antenne, avec des
reportages mieux mis en valeur,
a précisé le directeur de la chaîne
d’information, Hervé Béroud. Céline
Pigalle a défendu les éditorialistes de
la chaîne, mis en cause pour certains,
qui ont «parfois des propos francs qui
visent à lancer le débat», et ont pu
dire «en contrepoint (…) autre chose
que ce que les gilets jaunes voulaient
entendre». La chaîne fait cependant en
sorte que les éditorialistes, comme les
experts en plateau, «soient plus fidèles
aux visages du pays» et qu’ils «disent
des choses différentes», a assuré la
directrice de la rédaction, qui compte
250 journalistes. De nombreux «gilets
jaunes» ont aussi reproché à la chaîne,
comme à la plupart des grands médias,
d’avoir tardé à couvrir les blessures
graves de nombreux manifestants.
Après un premier reportage le 17
décembre, un mois après le début
du mouvement des «gilets jaunes»,
«on aurait sans doute pu faire plus»,
a reconnu Hervé Béroud. Réfutant
toute «complaisance» avec les forces
de l’ordre, Céline Pigalle a souligné
que la chaîne avait «mis en cause» la
police lors de certaines manifestations.
«Cette crise aura aussi été un moment
charnière pour voir comment on peut
faire autrement», a-t-elle souligné.
Ces changements devraient être
visibles au cours des prochains mois:
«Ce n’est pas au coeur de l’hypercrise
qu’on va changer les choses», a
précisé la directrice de la rédaction.