Chaque année, le Conseil supérieur de l’audiovisuel publie son rapport sur la représentation des femmes à la télévision et à la radio. L’exercice 2020, réalisé avec l’INA, révèle une amélioration de la présence des femmes sur les antennes. Détails avec Carole BIENAIMÉ BESSE, Membre du CSA.
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En 2020, la part des femmes présentes à l’antenne se stabilise. Comment l’analysez-vous ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Avec la crise sanitaire et économique que nous avons vécue en 2020, nous craignons qu’il y ait un décrochage de la présence des femmes à l’antenne. Finalement, nous avons assisté à une stabilisation : 41% de femmes contre 59% d’hommes. Ce constat, nous l’accueillons de manière positive du fait du contexte, même si les temps de parole des femmes à l’antenne – télévision et radio confondues – reste inférieur (35%) à leur taux de présence.
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A présence égale, les femmes s’expriment toujours moins que les hommes. Comment équilibrer la tendance ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Les chaînes de télévision et les radios doivent faire en sorte que la parole soit répartie de façon équitable sur un plateau paritaire. Le «manterrupting» qui désigne le comportement d’un homme qui coupe la parole à une femme est une réalité, même sur les antennes. Les femmes sont légitimes à intervenir en plateau; l’enjeu c’est qu’elles en soient toutes conscientes. Il est rassurant de constater que les médias n’en doutent plus.
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Le taux d’expertes à la télévision et à la radio continue de progresser. Les diffuseurs ont semble-t-il pris les choses en main ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Ce qui pouvait être ressenti comme une obligation est devenu un réflexe et une nécessité. Aujourd’hui, le public s’étonne quand un plateau n’est pas paritaire. Aujourd’hui, nous décomptons 41% d’expertes en plateau, soit 3 points de plus par rapport à 2019 et 11 points de plus par rapport à 2016. Certains acteurs de l’audiovisuel initient même des opérations comme «Expertes à la Une» visant à accompagner des spécialistes pour les accueillir ensuite à l’antenne.
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Soulignons aussi la mobilisation des chaînes concernant les violences faites aux femmes…
Carole BIENAIMÉ BESSE
En effet, depuis le premier confinement, les journaux et les magazines radio et TV se mobilisent contre les violences faites aux femmes et aux enfants. En relayant en plus les numéros d’appel d’urgence, les médias ont largement contribué à l’augmentation de leur notoriété. Je pense notamment aux numéros 119, 114 et 3919.
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Quelles sont aujourd’hui les préconisations du CSA ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Les diffuseurs doivent continuer leurs efforts. Désormais, les médias s’attachent à ce qu’il y ait une parité dans leurs effectifs avec une égalité salariale. Nous sommes dans un environnement favorable où des efforts sont accomplis. A l’antenne, il faut bien entendu atteindre la parité, mais aussi que le temps de parole et le temps de présence s’équilibrent. Dans les échanges que nous entretenons avec les chaînes et les radios, le discours n’est plus le même que celui que nous pouvions avoir il y a encore quelques années, les lignes bougent, c’est encourageant. Il faut dire que la société change et que la pression du public est extrêmement forte.
