C8 : lance mardi en Prime la saga «Les Ombres rouges» (6X52’)

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C8 veut jouer dans la cour des grandes:
la chaîne de la TNT lance mardi soir
«Les Ombres rouges», une série en
6 épisodes de 52 minutes, mélange
de saga familiale et de thriller, qui
représente sa première incursion,
plutôt réussie, dans les séries
dramatiques à la française. Après avoir
diffusé en mai 2018 «Safe», thriller
coproduit par la chaîne et Netflix et
qui se déroulait en Angleterre, puis
en décembre «Access», sa première
comédie hexagonale (créée par Ahmed
Sylla) sur les coulisses de la télé, C8
poursuit sa stratégie d’investissement
dans les séries inédites. Des efforts
qui visent à asseoir le statut de chaîne
généraliste gratuite de cette filiale
de Canal+, surtout connue pour
les émissions de divertissement de
Cyril Hanouna, alors que les chaînes
historiques mettent les bouchées
doubles depuis quelques années dans
les séries hexagonales, surfant sur un
intérêt grandissant du public. Avec
un casting qui réunit entre autres
Nadia Farès («Marseille», «Les
rivières pourpres»), Manon Azem
(«Section de recherches») et Antoine
Duléry («Camping», «Les petits
meurtres d’Agatha Christie») dans les
principaux rôles; des décors naturels
de toute beauté, filmés le long de la
Côte d’Azur; et un scénario hybride,
qui mêle l’esprit d’une saga familiale à
la française, avec querelles d’héritage
au sein d’un grand domaine, et thriller
à la noirceur magnétique, C8 fait une
entrée en matière plutôt réussie.
«Dépasser les codes classiques» :
Point de départ de ce drame, Aurore
Garnier, une policière, retrouve sa
soeur Clara, disparue il y a 25 ans.
Un événement qui va déclencher une
cascade de répercussions et faire voler
en éclats le fragile équilibre qui s’était
installé au sein de leur riche famille.
«La commande initiale de C8 était
celle d’une saga-thriller familiale,
un genre un peu désuet en France
depuis la fin des années 2000», et avec
la production, «notre idée a été de
chercher à rendre ce projet moderne,
vivant, et essayer de dépasser les codes
classiques», a raconté Christophe
Douchand, réalisateur de nombreux
téléfilms et séries policières (Tandem,
Candice Renoir, Les Enquêtes
d’Eloïse Rome…), qui a co-réalisé
cette mini-série avec Corinne Bergas.
Parmi les techniques employées pour
renouveler les codes du genre, «au
niveau de l’écriture, du tournage et
du montage, il y a une recherche du
rebond permanent, et une façon de
raconter l’histoire par les différents
personnages», au lieu d’avoir un
narrateur central et omniscient, a-t-il
expliqué. En outre, pour donner une
tonalité différente et plus moderne
à cette saga, les co-réalisateurs ont
joué notamment sur la pénombre et
les clair-obscurs, histoire de sortir
«des beaux décors façons (publicité)
Ferrero», veillé à ce que les paysages
n’écrasent pas les personnages dans
les scènes en extérieur, en jouant sur la
focale, et recouru à la caméra portée à
l’épaule, pour rendre certaines scènes
plus dynamiques. L’un des points forts
de la série est la façon dont elle joue
sur les contrastes de caractère et les
différences entre trois générations de
femmes, Aurore, sa jeune soeur Clara
et leur nièce adolescente Thelma. «Un
des axes majeurs des séries aujourd’hui,
c’est qu’on est à la recherche d’un
nouveau regard sur les femmes, qui ne
sont plus des personnages émotionnels,
mais qui sont motrices et plus solides
que les hommes», souligne le coréalisateur.
C8 a fait produire cette
série événement par H2O, la boîte de
production de Cyril Hanouna, et GTV
Productions, une autre filiale du groupe
Banijay.