«Mes chères études», témoignage choc sur la prostitution étudiante paru il y a deux ans, a inspiré une fiction pour Canal+. La réalisatrice Emmanuelle Bercot livre un remarquable portrait intime de cette jeune femme meurtrie, avec un réalisme cru qui fait l’effet d’une claque. Elles seraient plusieurs milliers d’étudiantes à se prostituer pour faire face à une précarité grandissante, une pratique qui reste néanmoins impossible à chiffrer. Lors de la sortie du livre «Mes chères études. Etudiante, 19 ans, job alimentaire: prostituée», plusieurs estimations avaient circulé: entre 20 000 et 40 000 selon certaines sources, d’autres parlant d’un phénomène très marginal. L’auteur, Laura D., avait voulu «lever le voile» sur ce côté obscur de la «bohême» étudiante: différente des prostituées de rue, il s’agit de cas d’«escortes», une prostitution occasionnelle racolant sur le web pour pouvoir payer loyer, factures et remplir son frigidaire avec de l’argent rapide, quand les «jobs alimentaires» type Mac Do ou télémarketing sont trop mal payés et trop prenants. «Les prostituées étudiantes ne sont pas droguées, sans papiers, elles ne viennent pas toutes de milieux pauvres. Elles ont simplement en commun cette envie de suivre des études dans un milieu où celles-ci réclament de plus en plus d’argent», écrivait-elle.